LES BASES DU MONDE NOUVEAU Une compilation de textes d'Annie BESANT - 1944

LES BASES DU MONDE NOUVEAU 5 - COMMENT ÉVITER LA GUERRE

LES BASES DU MONDE NOUVEAU

5 - COMMENT ÉVITER LA GUERRE

5. Les Nations Unies étudient un mécanisme propre à éviter les guerres futures. Ces mesures pourront-elles être efficaces si la volonté des peuples ne les soutient pas ? Comment pouvons-nous faire connaitre les moyens d'éviter la guerre ?
C'est une très dure leçon que celle que le monde apprend actuellement. Elle lui enseigne que l'intelligence que n'illumine pas l'amour risque à tout instant d'apporter au monde des hommes le malheur au lieu du bonheur… Cette leçon sera-t-elle comprise ? Aurons-nous compris que l'Amour est supérieur à l'intelligence et que la Fraternité vaut plus que la Connaissance ? Aurons-nous appris que la sympathie, la pitié et la douceur sont plus appréciables que la puissance, la force et le génie ? Que la puissance n'est respectable que lorsqu'elle protège les faibles, que la force n'est noble que lorsqu'elle se consacre au service de la faiblesse, que le génie n'est divin que lorsqu'il élève et illumine les éléments jeunes de la famille humaine ? Si la guerre ne nous a pas fait comprendre ces leçons, la civilisation occidentale effondrée ne se relèvera de ses ruines que pour s'écrouler à nouveau sous des coups qui résulteront de l'inobservance de la Loi (8).
Il vous est possible d'obtenir beaucoup de résultats [64] par l'utilisation délibérée de votre pouvoir de pensée… Pourquoi trouver étrange ou incroyable que la pensée humaine, développée et entrainée à connaitre le pouvoir qu'elle peut exercer, puisse être utilisée pour l'amélioration de la civilisation du monde, pour la débarrasser de ce qu'elle a de mauvais et pour accentuer ce qu'elle a de bon ? Dans cette nouvelle civilisation dont l'aube point… le pouvoir de la pensée sera reconnu et la civilisation externe sera modelée par les pensées des êtres les plus nobles et les meilleurs…
L'une des devises de la nouvelle religion sera la phrase dite par mon ami William Stead et moi-même et qui concernait un effort moindre : "L'Union de tous ceux qui aiment au service de tous ceux qui souffrent." Tel est l'un des idéaux que nous nous efforcerons de réaliser (23).
Que cette génération fasse le plus grand pas en avant qui ait jamais été réalisé de vie d'homme ; que l'héritage que nous lèguerons à la prochaine génération soit l'inappréciable privilège de vivre dans un monde qui aura renoncé à jamais à la barbarie de la guerre. Nous le pouvons si nous le voulons. Cela ne demande de la part de ceux qui haïssent la guerre que le courage de dire qu'ils ne la veulent pas et celui de refuser de participer à tout ce qui, directement ou indirectement, pourrait y conduire.
Faut-il admettre qu'un traité de paix soit établi par les vainqueurs d'une guerre et soit imposé par eux aux vaincus ? Ne devrait-il pas, plutôt, être établi par un tribunal impartial, qui s'efforcerait de comprendre les intérêts de tous ceux que ce traité concerne et non uniquement les intérêts des nations victorieuses ? Aussi longtemps que les vainqueurs élaboreront les conditions de la paix, ils sèmeront en même temps les [65] germes d'une guerre future. Nous n'oserons envisager une paix durable que lorsque les traités seront conçus par un tribunal impartial, disposant d'experts dont la tâche sera de déterminer les conditions exactes de vie et les désirs des peuples intéressés avant qu'il soit procédé à tout réajustement de frontières. Seule la Loi peut mettre fin à la guerre, et non le triomphe des vainqueurs et le "malheur aux vaincus" que nous avons si souvent entendu proclamer.
Lorsque la paix reviendra… les différents pays auront à affronter des problèmes plus ardus peut-être que celui des hommes et des munitions… C'est bien plus qu'un Empire qu'il s'agit de forger ; c'est un monde nouveau qu'il faut créer…
Il faut en premier lieu donner aux individus la possibilité de voyager plus librement à l'étranger afin que les peuples apprennent à se connaitre ; se connaitre intimement, c'est là le moyen de faire naitre l'amitié et la compréhension. Nous avons peur et nous nous méfions de ceux que nous ne connaissons pas, de ceux dont les intentions nous semblent suspectes et dont nous pensons qu'ils peuvent être des ennemis déguisés. Or, plus nous les connaissons, plus nous Voyons qu'ils sont semblables à nous, que ce sont de simples êtres humains avec les qualités et les défauts de l'humanité. Nous comprenons ainsi qu'ils n'ont rien de terrible, malgré l'habitude que nous avons de considérer tous nos ennemis comme malfaisants et tous nos alliés comme excellents. Seule l'amitié est à même de surmonter cette difficulté. Les voyages, les échanges de communications et de pensées sont les moyens de rapprocher les peuples…
Ne pouvons-nous essayer de réaliser l'enseignement international qui permettrait aux jeunes gens et aux jeunes filles d'être accueillis dans les écoles, les collèges [66] et les universités de tous les pays ? Il n'est pas de meilleur moyen pour rapprocher les êtres humains que de leur faire fréquenter les mêmes écoles et ceux qui se sont liés d'amitié sur leurs bancs ne se combattront pas lorsqu'ils seront devenus des hommes (56).
… Il faut vous souvenir que la guerre qui se livre actuellement en Europe n'aurait pas pu avoir lieu si les grands capitalistes avaient refusé les emprunts qui ont permis de l'engager. En Europe, à l'époque présente, la guerre ou la paix sont l'oeuvre des grandes puissances financières. Ce sont elles qui décident si un pays fera faillite ou sera prospère ; ce sont elles qui décident si, en accordant un emprunt à tel ou tel gouvernement, elles lui permettront de déclarer la guerre à tel ou tel État voisin. Vous croyez que c'est votre Parlement qui prend la décision et que ce sont les citoyens qui la votent. Certes, mais derrière eux se dresse le pouvoir de l'argent sans lequel aucune guerre ne peut se faire. Il y a là pour l'Europe une menace constante car la guerre est, pour certains, une excellente affaire, et ils ne craignent pas de la provoquer, sans souci des souffrances qu'elle inflige aux nations (23

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