LES BASES DU MONDE NOUVEAU Une compilation de textes d'Annie BESANT - 1944 UNION Voici un site dédié aux enseignements des Maitres de la HIERARCHIE Vous trouverez une multitude d'auteurs inspirés par la hiérarchie pour le bien de l’humanité. La Hiérarchie est le résultat de l'activité et de l'aspiration humaine. Elle a été créée par l'humanité. Ses membres sont des êtres humains qui ont vécu, souffert, réussi, échoué, atteint le succès, subi la mort et passé par l'expérience de la résurrection. Ils sont de la même nature que ceux qui luttent aujourd'hui avec les processus de désintégration, mais qui – néanmoins – portent en leur sein la semence de la résurrection. Ils connaissent tous les états de conscience et les ont tous maîtrisés. Ils les ont maîtrisés en tant qu'hommes, ce qui garantit à l'humanité la même réussite ultime. Nous avons tendance à considérer les membres de la Hiérarchie comme radicalement différents de l'humanité, en oubliant que la Hiérarchie est une communauté d'hommes ayant réussi, qui, antérieurement se sont soumis aux feux purificateurs de la vie quotidienne, et ont fait leur propre salut en tant qu'hommes et femmes plongés dans les choses de ce monde, en tant qu'hommes d'affaires, maris, femmes, fermiers, gouvernants, et qu'ils connaissent donc la vie dans toutes ses phases, et tous ses degrés. Ils ont surmonté les expériences de la vie ; leur grand Maître est le Christ ; ils sont passés par les initiations de la nouvelle naissance, du baptême de la transfiguration, de la crucifixion et de la résurrection. Mais ce sont toujours des hommes, et Ils ne diffèrent du Christ que par le fait que lui, le premier de notre humanité à atteindre la divinité, l'Aîné d'une grande famille de frères (comme l'a exprimé l'apôtre Paul), le Maître des Maîtres et l'Instructeur des anges et des hommes, fut jugé si pur, tellement saint et éclairé, qu'on lui permit d'incarner, à notre intention, le grand principe cosmique d'amour ; Il nous a donc révélé, pour la première fois, la nature du cœur de Dieu. Ces hommes parfaits existent donc ; ils sont plus que des hommes car l'esprit divin en eux enregistre tous les stades de la conscience – subhumaine, humaine et suprahumaine. Ce développement inclusif leur permet de travailler avec les hommes, d'entrer en contact avec l'humanité lorsque c'est nécessaire, et de savoir comment guider son progrès jusqu'aux phases de résurrection. http://www.hierarchie.eu/les-bases-du-monde-nouveau-une-compilation-de-textes-d-annie-besant-1944 2024-04-27T19:49:14+00:00 UNION bon.christo@free.fr Joomla! - Open Source Content Management LES BASES DU MONDE NOUVEAU 2019-06-23T10:32:56+00:00 2019-06-23T10:32:56+00:00 http://www.hierarchie.eu/les-bases-du-monde-nouveau-une-compilation-de-textes-d-annie-besant-1944/1062-les-bases-du-monde-nouveau Super User bon.christo@free.fr <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LES BASES DU MONDE NOUVEAU</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 24pt;"><strong>Une compilation de textes d'Annie BESANT (1847-1933) — 1944</strong></span></p> <p style="text-align: center;">Traduit de l'anglais par E. GUYOT<br />Original : Édition Adyar — 1947<br />—<br />Droits : domaine public<br />—<br />Édition numérique finalisée par GIROLLE (www.girolle.org) — 2014<br />Remerciements à tous ceux qui ont contribué aux différentes étapes de ce travail</p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong>NOTE DE L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE</strong><br />L'éditeur numérique a fait les choix suivants quant aux livres publiés :<br />- Seul le contenu du livre à proprement parler a été conservé, supprimant toutes les informations en début ou en fin de livre spécifiques à l'édition de l'époque et aux ouvrages du même auteur.<br />- Le sommaire de l'édition papier originale a été supprimé sauf dans certains ouvrages où le sommaire, sous forme de liens hypertextes renvoyant au chapitre concerné, est thématique  sommaire rappelé en tête de chapitre.<br />- Certaines notes de bas de page ont été supprimées ou adaptées, car renvoyant à des informations désuètes ou inutiles.<br />- L'orthographe traditionnelle ou de l'époque a été remplacée par l'orthographe rectifiée de 1990 validée par l'académie française.</p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LES BASES DU MONDE NOUVEAU</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 24pt;"><strong>Une compilation de textes d'Annie BESANT (1847-1933) — 1944</strong></span></p> <p style="text-align: center;">Traduit de l'anglais par E. GUYOT<br />Original : Édition Adyar — 1947<br />—<br />Droits : domaine public<br />—<br />Édition numérique finalisée par GIROLLE (www.girolle.org) — 2014<br />Remerciements à tous ceux qui ont contribué aux différentes étapes de ce travail</p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><strong>NOTE DE L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE</strong><br />L'éditeur numérique a fait les choix suivants quant aux livres publiés :<br />- Seul le contenu du livre à proprement parler a été conservé, supprimant toutes les informations en début ou en fin de livre spécifiques à l'édition de l'époque et aux ouvrages du même auteur.<br />- Le sommaire de l'édition papier originale a été supprimé sauf dans certains ouvrages où le sommaire, sous forme de liens hypertextes renvoyant au chapitre concerné, est thématique  sommaire rappelé en tête de chapitre.<br />- Certaines notes de bas de page ont été supprimées ou adaptées, car renvoyant à des informations désuètes ou inutiles.<br />- L'orthographe traditionnelle ou de l'époque a été remplacée par l'orthographe rectifiée de 1990 validée par l'académie française.</p> LIVRE Les numéros entre parenthèses indiquent les ouvrages cités. Voir le RÉPERTOIRE DES OUVRAGES CITÉS. ANNIE BESANT PARLE 2019-06-23T10:34:13+00:00 2019-06-23T10:34:13+00:00 http://www.hierarchie.eu/les-bases-du-monde-nouveau-une-compilation-de-textes-d-annie-besant-1944/1063-livre-les-numeros-entre-parentheses-indiquent-les-ouvrages-cites-voir-le-repertoire-des-ouvrages-cites-annie-besant-parle Super User bon.christo@free.fr <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LIVRE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 24pt;"><strong>Les numéros entre parenthèses indiquent les ouvrages cités.</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>Voir le RÉPERTOIRE DES OUVRAGES CITÉS.</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>ANNIE BESANT PARLE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Vous me demandez comment nous pouvons nous aventurer à utiliser notre savoir partiel pour la guérison du monde ? Ma réponse est que la Théosophie est le Paravidya, la connaissance de Celui par qui toutes choses nous sont connues. Vous êtes des dieux, mais le Dieu qui est en vous est enveloppé dans la matière qui masque son apparence. Cherchez-Le, trouvez-Le, libérez-Le, et vous deviendrez les Sauveurs du monde. Vous dites que vous êtes ignorants et impuissants. Échappez à cette idée fausse et montrez-vous comme les dieux que vous êtes (1).<br />* * *<br />Il n'est qu'Un, Celui qui travaille, Celui qui pense, Celui qui ressent, Celui qui oeuvre. Que peut faire un individu, sinon tenter d'extirper de sa nature tout ce qui pourrait faire obstacle au libre passage de cette Volonté unique, de cette Sagesse unique, de cette Activité unique ? Ce n'est pas nous qui travaillons, c'est Dieu, Ishvara, qui travaille en nous et tout ce que nous pouvons faire, même, n'est pas nôtre. Le peu que nous avons est Sien et nous ne pouvons que Lui donner ce qui Lui appartient ; le peu que nous pouvons faire est de purifier notre nature, de contrôler nos véhicules inférieurs, de comprendre la réalité et [8] de négliger l'irréel, en sorte que la Grande Volonté puisse couler sans obstacle à travers nous pour atteindre le monde entier (2)<br />* * *<br />Ce que la Société théosophique a, en vérité, de caractéristique, c'est qu'elle sème la bonne semence, avec beaucoup d'efforts et de souffrances et, lorsque la récolte est mure, elle la remet en d'autres mains. C'est ainsi que devraient agir les pionniers de l'Esprit car, en ce monde mortel, l'Esprit doit porter la Croix pour que le corps puisse porter la couronne (3).</p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LIVRE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 24pt;"><strong>Les numéros entre parenthèses indiquent les ouvrages cités.</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>Voir le RÉPERTOIRE DES OUVRAGES CITÉS.</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>ANNIE BESANT PARLE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Vous me demandez comment nous pouvons nous aventurer à utiliser notre savoir partiel pour la guérison du monde ? Ma réponse est que la Théosophie est le Paravidya, la connaissance de Celui par qui toutes choses nous sont connues. Vous êtes des dieux, mais le Dieu qui est en vous est enveloppé dans la matière qui masque son apparence. Cherchez-Le, trouvez-Le, libérez-Le, et vous deviendrez les Sauveurs du monde. Vous dites que vous êtes ignorants et impuissants. Échappez à cette idée fausse et montrez-vous comme les dieux que vous êtes (1).<br />* * *<br />Il n'est qu'Un, Celui qui travaille, Celui qui pense, Celui qui ressent, Celui qui oeuvre. Que peut faire un individu, sinon tenter d'extirper de sa nature tout ce qui pourrait faire obstacle au libre passage de cette Volonté unique, de cette Sagesse unique, de cette Activité unique ? Ce n'est pas nous qui travaillons, c'est Dieu, Ishvara, qui travaille en nous et tout ce que nous pouvons faire, même, n'est pas nôtre. Le peu que nous avons est Sien et nous ne pouvons que Lui donner ce qui Lui appartient ; le peu que nous pouvons faire est de purifier notre nature, de contrôler nos véhicules inférieurs, de comprendre la réalité et [8] de négliger l'irréel, en sorte que la Grande Volonté puisse couler sans obstacle à travers nous pour atteindre le monde entier (2)<br />* * *<br />Ce que la Société théosophique a, en vérité, de caractéristique, c'est qu'elle sème la bonne semence, avec beaucoup d'efforts et de souffrances et, lorsque la récolte est mure, elle la remet en d'autres mains. C'est ainsi que devraient agir les pionniers de l'Esprit car, en ce monde mortel, l'Esprit doit porter la Croix pour que le corps puisse porter la couronne (3).</p> L'ÈRE D'ANNIE BESANT 2019-06-23T10:35:23+00:00 2019-06-23T10:35:23+00:00 http://www.hierarchie.eu/les-bases-du-monde-nouveau-une-compilation-de-textes-d-annie-besant-1944/1064-l-ere-d-annie-besant Super User bon.christo@free.fr <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>L'ÈRE D'ANNIE BESANT</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Pourquoi certains d'entre nous attachent-ils une telle importance à l'illumination pratique que le docteur Besant a donnée aux immenses problèmes de cette ère de cataclysmes ? Parce qu'un très grand nombre de ses déclarations les plus analogues à celles d'un homme d'État, applicables à l'époque de son incarnation physique, sont merveilleusement appropriées aux conditions du monde actuel. Le docteur Besant, a énoncé des principes d'une valeur éternelle, dont l'observance pratique est essentielle à la paix et au bonheur du monde.<br />Mais, ce qui est plus important encore, elle a considéré chaque problème comme pouvant être résolu par l'application de principes spirituels. Elle a appliqué ces principes à presque tous les problèmes qui se posent, soit à l'individu, soit au monde de telle sorte que nous voyons avec une clarté parfaite la manière de sortir – la seule manière de sortir – de l'obscurité dévastatrice pour entrer dans la paix de la lumière.<br />Le docteur Besant a exercé sa profonde connaissance spirituelle dans des problèmes en apparence purement matériels, et ceci en grande partie à cause de son amour passionné de la Vérité et de ses semblables, amour dont elle a merveilleusement gratifié le monde par ses vues, splendides, par son courage [10] indomptable, par sa noble simplicité, faisant preuve en outre, tout grand soldat qu'elle fût, d'une humilité exemplaire.<br />Le grand appel aujourd'hui, de même que lorsqu'elle vivait en incarnation, est : la majorité ne doit pas avoir moins que la minorité.<br />Elle nous rappelle à tous l'existence de la Fraternité universelle de la vie et elle nous appelle individuellement à la vivre afin d'en faire partout une réalité vivante.<br />Je le répète, le rythme spirituel du docteur Besant tandis qu'elle cherche à introduire de nouveaux standards dans la vie des hommes, est un rythme de clairvoyance admirable, de courage indomptable et de noble simplicité.<br />Elle ne demande pas au monde de dresser des plans, d'inventer des formules, de signer des traités : nombreux sont ceux qui s'occupent de cela et elle-même a établi un projet de loi pour incorporer au Commonwealth une Inde libre et de gouvernement autonome (projet qui a été lu en première lecture à la Chambre des Communes). Ce qu'elle fait, c'est appeler le monde et tous les êtres vivants qui le peuplent, à vivre ensemble en heureuse Fraternité.<br />Elle appelle chaque individu à rechercher les profonds problèmes personnels dont l'existence continue met en danger la paix et le bonheur de tous, et à leur faire face.<br />Elle appelle chaque individu à rechercher, à affronter et à surmonter les caractéristiques qui lui sont personnelles et qui affaiblissent l'esprit de Fraternité entre lui et les autres, quelles que soient leur race, leur croyance, leur nationalité, leur caste, leur classe et leur couleur.<br />Elle appelle ses frères de la Société théosophique [11] à se préparer à être dignes de figurer dans l'avant-garde de l'Humanité qui pénètrera dans un monde nouveau et meilleur.<br />Elle les appelle à se purifier pour incarner ce grand privilège et pour aider à débarrasser la vie nationale et religieuse qui est la leur de cette méconnaissance de la Fraternité qui frustre la haute destinée à laquelle ont été vouées à leur naissance toutes les nations et toutes les croyances.<br />Elle les appelle à rétablir leur foi en l'esprit de la vie de ses fondateurs et à rendre à leur nation le noble esprit dans lequel elle a été conçue et dans lequel elle a été fortifiée par ses hommes et, ses femmes les plus nobles.<br />Elle appelle les Théosophes à montrer le chemin, car ils ont été gratifiés de la Lumière.<br />La plupart des Théosophes feront en sorte de se préparer, avec l'aide de la Théosophie et en leur qualité de membres de la Société théosophique, à faire don de leur santé et de leur force renouvelées pour les grands changements qui doivent intervenir si le monde doit se rapprocher à un degré quelconque de la Fraternité mondiale. Ils feront en sorte de se modifier eux-mêmes et de modifier leurs activités pour s'adapter aux besoins d'un monde en mouvement.<br />Mais il se trouvera quelques Théosophes doués du pouvoir d'exercer leur Théosophie en leur qualité de membres de la Société théosophique sur un terrain plus vaste que celui qui est le leur propre. Ces Théosophes seront peut-être en mesure de dresser des projets, des plans et des formules pour la fixation du monde, ou d'y participer ou, du moins, ils seront en mesure d'appliquer les principes d'une limpidité de cristal de la Théosophie et de la Société théosophique aux projets, aux plans et aux formules esquissés par [12] d'autres, tel le plan Beveridge, et des plans de Bombay et du Peuple, en ce qui concerne l'Inde. Il semble clair que tous ces plans ont besoin de l'attouchement magique de la Théosophie pour être plus exactement orientés vers la réalité, faute de quoi nous referons exactement les mêmes erreurs que celles qui ont été commises à la fin de la guerre mondiale de 1914-1918.<br />Dans ce petit livre du docteur Besant se trouve distillée l'essence même de la grande sagesse et de la puissance et cette essence est applicable à la situation actuelle dans laquelle se trouve le monde et qui n'est pas très différente, bien qu'intensifiée encore, de celle dans laquelle il s'est trouvé en 1918 et après. Et puisque cette seconde guerre mondiale se trouve bien dans ce que l'on peut appeler justement l'ère du docteur Besant, les dires de son messager sont d'une importance vitale pour un monde qui se dirige à tâtons parmi les décombres des intérêts égoïstes de toute sorte, vers une paix stable, vers le contentement et le bonheur de tous les êtres, et partout.<br />Mlle Elithe Nisewanger, l'une des meilleures collaboratrices de l'état-major de la Société théosophique dans l'Inde (Adyar-Madras) s'est vouée à la tâche ardue de rechercher dans les vastes écrits que le docteur Besant a légués à l'avenir, le matériel de ce recueil et M. J. L. Davidge a utilisé son expérience journalistique pour le rendre présentable au public. C'est ainsi que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont collaboré pour publier les principes essentiels qui sont à notre portée pour poser les fondements d'une paix digne des immenses sacrifices qui ont été consentis pour l'obtenir.<br />GEORGE ARUNDALE [13]<br />P.-S. – Si les principes du docteur Besant s'imposent à certains des lecteurs de ce livre, qu'ils les répandent aussi largement que possible.<br />"J'ai attaché récemment une grande importance au devoir urgent qui est nôtre, de donner à la Hiérarchie la coopération qu'elle demande, car c'est pour la première fois dans l'histoire de l'évolution qu'Ils peuvent atteindre Leur but sans détruire la civilisation entière, comme Ils l'ont fait pour l'Atlantide et, sur une échelle moindre, à Rome."<br />ANNIE BESANT</p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>L'ÈRE D'ANNIE BESANT</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Pourquoi certains d'entre nous attachent-ils une telle importance à l'illumination pratique que le docteur Besant a donnée aux immenses problèmes de cette ère de cataclysmes ? Parce qu'un très grand nombre de ses déclarations les plus analogues à celles d'un homme d'État, applicables à l'époque de son incarnation physique, sont merveilleusement appropriées aux conditions du monde actuel. Le docteur Besant, a énoncé des principes d'une valeur éternelle, dont l'observance pratique est essentielle à la paix et au bonheur du monde.<br />Mais, ce qui est plus important encore, elle a considéré chaque problème comme pouvant être résolu par l'application de principes spirituels. Elle a appliqué ces principes à presque tous les problèmes qui se posent, soit à l'individu, soit au monde de telle sorte que nous voyons avec une clarté parfaite la manière de sortir – la seule manière de sortir – de l'obscurité dévastatrice pour entrer dans la paix de la lumière.<br />Le docteur Besant a exercé sa profonde connaissance spirituelle dans des problèmes en apparence purement matériels, et ceci en grande partie à cause de son amour passionné de la Vérité et de ses semblables, amour dont elle a merveilleusement gratifié le monde par ses vues, splendides, par son courage [10] indomptable, par sa noble simplicité, faisant preuve en outre, tout grand soldat qu'elle fût, d'une humilité exemplaire.<br />Le grand appel aujourd'hui, de même que lorsqu'elle vivait en incarnation, est : la majorité ne doit pas avoir moins que la minorité.<br />Elle nous rappelle à tous l'existence de la Fraternité universelle de la vie et elle nous appelle individuellement à la vivre afin d'en faire partout une réalité vivante.<br />Je le répète, le rythme spirituel du docteur Besant tandis qu'elle cherche à introduire de nouveaux standards dans la vie des hommes, est un rythme de clairvoyance admirable, de courage indomptable et de noble simplicité.<br />Elle ne demande pas au monde de dresser des plans, d'inventer des formules, de signer des traités : nombreux sont ceux qui s'occupent de cela et elle-même a établi un projet de loi pour incorporer au Commonwealth une Inde libre et de gouvernement autonome (projet qui a été lu en première lecture à la Chambre des Communes). Ce qu'elle fait, c'est appeler le monde et tous les êtres vivants qui le peuplent, à vivre ensemble en heureuse Fraternité.<br />Elle appelle chaque individu à rechercher les profonds problèmes personnels dont l'existence continue met en danger la paix et le bonheur de tous, et à leur faire face.<br />Elle appelle chaque individu à rechercher, à affronter et à surmonter les caractéristiques qui lui sont personnelles et qui affaiblissent l'esprit de Fraternité entre lui et les autres, quelles que soient leur race, leur croyance, leur nationalité, leur caste, leur classe et leur couleur.<br />Elle appelle ses frères de la Société théosophique [11] à se préparer à être dignes de figurer dans l'avant-garde de l'Humanité qui pénètrera dans un monde nouveau et meilleur.<br />Elle les appelle à se purifier pour incarner ce grand privilège et pour aider à débarrasser la vie nationale et religieuse qui est la leur de cette méconnaissance de la Fraternité qui frustre la haute destinée à laquelle ont été vouées à leur naissance toutes les nations et toutes les croyances.<br />Elle les appelle à rétablir leur foi en l'esprit de la vie de ses fondateurs et à rendre à leur nation le noble esprit dans lequel elle a été conçue et dans lequel elle a été fortifiée par ses hommes et, ses femmes les plus nobles.<br />Elle appelle les Théosophes à montrer le chemin, car ils ont été gratifiés de la Lumière.<br />La plupart des Théosophes feront en sorte de se préparer, avec l'aide de la Théosophie et en leur qualité de membres de la Société théosophique, à faire don de leur santé et de leur force renouvelées pour les grands changements qui doivent intervenir si le monde doit se rapprocher à un degré quelconque de la Fraternité mondiale. Ils feront en sorte de se modifier eux-mêmes et de modifier leurs activités pour s'adapter aux besoins d'un monde en mouvement.<br />Mais il se trouvera quelques Théosophes doués du pouvoir d'exercer leur Théosophie en leur qualité de membres de la Société théosophique sur un terrain plus vaste que celui qui est le leur propre. Ces Théosophes seront peut-être en mesure de dresser des projets, des plans et des formules pour la fixation du monde, ou d'y participer ou, du moins, ils seront en mesure d'appliquer les principes d'une limpidité de cristal de la Théosophie et de la Société théosophique aux projets, aux plans et aux formules esquissés par [12] d'autres, tel le plan Beveridge, et des plans de Bombay et du Peuple, en ce qui concerne l'Inde. Il semble clair que tous ces plans ont besoin de l'attouchement magique de la Théosophie pour être plus exactement orientés vers la réalité, faute de quoi nous referons exactement les mêmes erreurs que celles qui ont été commises à la fin de la guerre mondiale de 1914-1918.<br />Dans ce petit livre du docteur Besant se trouve distillée l'essence même de la grande sagesse et de la puissance et cette essence est applicable à la situation actuelle dans laquelle se trouve le monde et qui n'est pas très différente, bien qu'intensifiée encore, de celle dans laquelle il s'est trouvé en 1918 et après. Et puisque cette seconde guerre mondiale se trouve bien dans ce que l'on peut appeler justement l'ère du docteur Besant, les dires de son messager sont d'une importance vitale pour un monde qui se dirige à tâtons parmi les décombres des intérêts égoïstes de toute sorte, vers une paix stable, vers le contentement et le bonheur de tous les êtres, et partout.<br />Mlle Elithe Nisewanger, l'une des meilleures collaboratrices de l'état-major de la Société théosophique dans l'Inde (Adyar-Madras) s'est vouée à la tâche ardue de rechercher dans les vastes écrits que le docteur Besant a légués à l'avenir, le matériel de ce recueil et M. J. L. Davidge a utilisé son expérience journalistique pour le rendre présentable au public. C'est ainsi que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont collaboré pour publier les principes essentiels qui sont à notre portée pour poser les fondements d'une paix digne des immenses sacrifices qui ont été consentis pour l'obtenir.<br />GEORGE ARUNDALE [13]<br />P.-S. – Si les principes du docteur Besant s'imposent à certains des lecteurs de ce livre, qu'ils les répandent aussi largement que possible.<br />"J'ai attaché récemment une grande importance au devoir urgent qui est nôtre, de donner à la Hiérarchie la coopération qu'elle demande, car c'est pour la première fois dans l'histoire de l'évolution qu'Ils peuvent atteindre Leur but sans détruire la civilisation entière, comme Ils l'ont fait pour l'Atlantide et, sur une échelle moindre, à Rome."<br />ANNIE BESANT</p> LE MESSAGE D'ANNIE BESANT 2019-06-23T10:36:26+00:00 2019-06-23T10:36:26+00:00 http://www.hierarchie.eu/les-bases-du-monde-nouveau-une-compilation-de-textes-d-annie-besant-1944/1065-le-message-d-annie-besant Super User bon.christo@free.fr <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LE MESSAGE D'ANNIE BESANT</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Car je suis l'humble servante des grands Maitres qui ont dit qu'Ils accueilleraient tous ceux qui Les aideraient dans la tâche de régénérer l'Inde et que j'aimerais avoir une humble part dans cette puissante entreprise.<br />Où que je sois, je fais mon travail, qui est le travail de Dieu.<br />J'ajoute – pour ce que cela peut valoir – que lorsque je parle du gouvernement intérieur du monde, je parle en connaissance de cause car j'ai étudié et pratiqué constamment le Raja Yoga pendant les quarante dernières années. J'aurai quatre-vingt-deux ans le 1er octobre de cette année (1929). Pendant toutes ces années, j'ai obéi aux instructions que m'a données mon Gourou au sujet de mon activité politique dans l'Inde et en Angleterre (4).<br />En tant que messager de la Loge Blanche, je dois proclamer et pratiquer son éternel principe que "l'Amour est l'accomplissement de la Loi" (5).<br />Je suis disciple de Celui qui garde le fardeau de la chair afin de pouvoir servir Ses frères plus jeunes ; Celui qui a pris la responsabilité, avec son Grand Frère, de fonder la Société théosophique. Ils l'ont donnée au monde pour des millénaires à venir, afin que ceux qui ne peuvent encore atteindre la Libération puissent être guidés sur le chemin qui les conduira [16] aussi. Je ne désire pas quitter un monde de servitudes avant d'avoir vu ma race marcher devant moi. Et, pour cela, j'emploierai tous les moyens loyaux de les atteindre, tous les moyens de leur apporter la Lumière qui illuminera leurs ténèbres. Il y a tant d'aveugles, tant d'impotents, tant d'êtres qui n'ont pas d'amis qui puissent les instruire ou leur témoigner de la sympathie. Ne leur porterai-je pas le message des Maitres sous une forme qu'ils puissent comprendre, ne donnerai-je pas aux boiteux, aux infirmes, aux impotents, les béquilles (si l'on peut employer ce terme) qui leur permettront d'avancer sur le Chemin qui conduit au bonheur éternel ? (6)<br />Je connais mon Maitre, auquel Mme Blavatsky m'a conduite, et j'ai déposé ma vie à Ses pieds. Est-il donc étrange qu'ayant passé par tant de changements et tant d'orages et que, ayant trouvé la Théosophie et, avec elle, la Paix, je reste fidèle à la Théosophie ? Ma croyance est basée sur le savoir, non sur l'autorité, bien que j'étudie avec reconnaissance toute matière d'étude qui m'est recommandée par mon Maitre (7).<br />Dans la vie, à travers la mort, et de retour à la vie, je ne suis que la servante de la grande Fraternité et ceux sur la tête desquels s'est pesée, ne fût-ce qu'un instant, la main bénissante du Maitre ne peuvent plus jamais<br />regarder le monde qu'avec des yeux illuminés par le rayonnement de la Paix éternelle (8).<br />Et moi, humble servante des Maitres qui l'ont fondée, successeur, désigné par leur propre bouche, de Mme Blavatsky et de H. S. Olcott, présidente de la Société par la volonté des Maitres, par la nomination du Président-fondateur et le vote des membres ; je ne demande pas de me suivre à ceux qui ne désirent pas le faire ; c'est à eux de rejeter, s'ils choisissent d'agir ainsi, l'opportunité qui n'est offerte qu'une fois [17] au commencement de chaque Cycle – dans lequel les Frères ainés sont de nouveau, par leur propre bienveillante déclaration, la première section de leur Société théosophique – celle de travailler avec moi au nom de la Théosophie, pour la paix des nations et pour éclairer le monde (9).<br />"Allez, m'a-t-elle dit (Mme Blavatsky), et dites que vous êtes une disciple éclairée, même si vous n'êtes pas crue, afin que vous puissiez vous porter témoin des vérités éternelles que nous connaissons." Et c'est pour cela que je n'ai jamais hésité à parler, malgré railleries et moqueries. Il est nécessaire que quelqu'un parle et supporte les railleries afin que ceux qui sont nés dans le monde d'aujourd'hui et qui ont connu les vérités du passé, puissent entendre en langage articulé les appels qui les éveilleront, en leur nouveau corps, à la connaissance de ce passé (10).<br />Je ne vous cacherai pas un seul instant, et je ne désire pas vous cacher, que ma dévotion à mon Maitre est le moteur qui domine mon esprit et mon coeur. Il en est ainsi parce que mon expérience, vieille maintenant de plus de la moitié de ma vie, m'a donné la joie de savoir ce que c'est que vivre avec Eux. Cela se répandra et croitra, je n'en doute pas. C'est là le motif directeur de ma vie de Service (11).</p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LE MESSAGE D'ANNIE BESANT</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Car je suis l'humble servante des grands Maitres qui ont dit qu'Ils accueilleraient tous ceux qui Les aideraient dans la tâche de régénérer l'Inde et que j'aimerais avoir une humble part dans cette puissante entreprise.<br />Où que je sois, je fais mon travail, qui est le travail de Dieu.<br />J'ajoute – pour ce que cela peut valoir – que lorsque je parle du gouvernement intérieur du monde, je parle en connaissance de cause car j'ai étudié et pratiqué constamment le Raja Yoga pendant les quarante dernières années. J'aurai quatre-vingt-deux ans le 1er octobre de cette année (1929). Pendant toutes ces années, j'ai obéi aux instructions que m'a données mon Gourou au sujet de mon activité politique dans l'Inde et en Angleterre (4).<br />En tant que messager de la Loge Blanche, je dois proclamer et pratiquer son éternel principe que "l'Amour est l'accomplissement de la Loi" (5).<br />Je suis disciple de Celui qui garde le fardeau de la chair afin de pouvoir servir Ses frères plus jeunes ; Celui qui a pris la responsabilité, avec son Grand Frère, de fonder la Société théosophique. Ils l'ont donnée au monde pour des millénaires à venir, afin que ceux qui ne peuvent encore atteindre la Libération puissent être guidés sur le chemin qui les conduira [16] aussi. Je ne désire pas quitter un monde de servitudes avant d'avoir vu ma race marcher devant moi. Et, pour cela, j'emploierai tous les moyens loyaux de les atteindre, tous les moyens de leur apporter la Lumière qui illuminera leurs ténèbres. Il y a tant d'aveugles, tant d'impotents, tant d'êtres qui n'ont pas d'amis qui puissent les instruire ou leur témoigner de la sympathie. Ne leur porterai-je pas le message des Maitres sous une forme qu'ils puissent comprendre, ne donnerai-je pas aux boiteux, aux infirmes, aux impotents, les béquilles (si l'on peut employer ce terme) qui leur permettront d'avancer sur le Chemin qui conduit au bonheur éternel ? (6)<br />Je connais mon Maitre, auquel Mme Blavatsky m'a conduite, et j'ai déposé ma vie à Ses pieds. Est-il donc étrange qu'ayant passé par tant de changements et tant d'orages et que, ayant trouvé la Théosophie et, avec elle, la Paix, je reste fidèle à la Théosophie ? Ma croyance est basée sur le savoir, non sur l'autorité, bien que j'étudie avec reconnaissance toute matière d'étude qui m'est recommandée par mon Maitre (7).<br />Dans la vie, à travers la mort, et de retour à la vie, je ne suis que la servante de la grande Fraternité et ceux sur la tête desquels s'est pesée, ne fût-ce qu'un instant, la main bénissante du Maitre ne peuvent plus jamais<br />regarder le monde qu'avec des yeux illuminés par le rayonnement de la Paix éternelle (8).<br />Et moi, humble servante des Maitres qui l'ont fondée, successeur, désigné par leur propre bouche, de Mme Blavatsky et de H. S. Olcott, présidente de la Société par la volonté des Maitres, par la nomination du Président-fondateur et le vote des membres ; je ne demande pas de me suivre à ceux qui ne désirent pas le faire ; c'est à eux de rejeter, s'ils choisissent d'agir ainsi, l'opportunité qui n'est offerte qu'une fois [17] au commencement de chaque Cycle – dans lequel les Frères ainés sont de nouveau, par leur propre bienveillante déclaration, la première section de leur Société théosophique – celle de travailler avec moi au nom de la Théosophie, pour la paix des nations et pour éclairer le monde (9).<br />"Allez, m'a-t-elle dit (Mme Blavatsky), et dites que vous êtes une disciple éclairée, même si vous n'êtes pas crue, afin que vous puissiez vous porter témoin des vérités éternelles que nous connaissons." Et c'est pour cela que je n'ai jamais hésité à parler, malgré railleries et moqueries. Il est nécessaire que quelqu'un parle et supporte les railleries afin que ceux qui sont nés dans le monde d'aujourd'hui et qui ont connu les vérités du passé, puissent entendre en langage articulé les appels qui les éveilleront, en leur nouveau corps, à la connaissance de ce passé (10).<br />Je ne vous cacherai pas un seul instant, et je ne désire pas vous cacher, que ma dévotion à mon Maitre est le moteur qui domine mon esprit et mon coeur. Il en est ainsi parce que mon expérience, vieille maintenant de plus de la moitié de ma vie, m'a donné la joie de savoir ce que c'est que vivre avec Eux. Cela se répandra et croitra, je n'en doute pas. C'est là le motif directeur de ma vie de Service (11).</p> L'OEUVRE D'ANNIE BESANT POUR L'INDE 2019-06-23T10:37:29+00:00 2019-06-23T10:37:29+00:00 http://www.hierarchie.eu/les-bases-du-monde-nouveau-une-compilation-de-textes-d-annie-besant-1944/1066-l-oeuvre-d-annie-besant-pour-l-inde Super User bon.christo@free.fr <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>L'OEUVRE D'ANNIE BESANT POUR L'INDE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Ma tâche principale est l'Inde : il faut qu'elle puisse recouvrer toute sa stature et, nation libre, qu'elle fasse pour le monde ce qu'aucune autre ne peut faire : répandre sur la Terre, de la place qu'elle occupe dans le grand Commonwealth dont la Grande-Bretagne est le centre, les inappréciables trésors spirituels conservés à cette fin pendant des milliers d'années, pour [18] prouver ainsi à toutes les nations de la Terre, comme elle l'a prouvé aux jours glorieux de sa jeunesse, que là où se trouve le royaume de Dieu et sa Justice se trouvent aussi la puissance de l'intelligence la noblesse de l'éthique, la splendeur extérieure de la prospérité mondaine – que tout ceci se trouve là où règne l'Esprit suprême (12).<br />Mon devoir comporte en particulier le travail politique relatif à l'Inde, parce qu'il m'a été dit de faire ce travail… (13).<br />J'ai appris des grands Maitres eux-mêmes, et je vous le dis en leur nom, que l'Inde a actuellement devant elle des possibilités telles qu'elle n'en a pas eu depuis des milliers d'années… Si vous le pouvez, venez avec moi afin de travailler pour ce grand pays et le Grand Plan que j'ai été assez privilégiée pour voir dans une certaine mesure (14).<br />Il y a peu de temps… j'ai publié dans le Theosophist ce que j'ai appelé mes "ordres de marche" ; c'est-à-dire certain ordre qui m'a été donné au sujet de l'Inde et que j'ai suivi depuis. Je ne me récuse pas devant un ordre qui m'est donné par mon Maitre ou par un de ses Collègues. Je vis pour le servir et pour accomplir Sa Volonté.<br />De temps à autre, un disciple qui a un travail à exécuter dans le monde extérieur peut être appelé à Shamballa pour recevoir des instructions. Je peux dire que mon travail dans l'Inde m'a été confié de cette façon et, de temps en temps, je suis appelée pour recevoir des instructions que j'ai la responsabilité d'exécuter dans le détail. Mais la ligne générale m'est donnée par Lui (le Roi) et, autant que possible, je l'accomplis dans mon travail. En fait, c'est la pensée de mon Maitre qui occupe constamment mon esprit et toute ma vie est consacrée au travail particulier [19] qu'Il m'a donné. Tout le reste vient en second lieu, tout le long du chemin (15).<br />C'est en 1913 que j'entrai pour la première fois en contact direct et conscient avec le Rishi Agastya, Régent de l'Inde dans le Gouvernement Intérieur. Il me demanda de former un petit groupe composé de gens suffisamment braves pour défier les coutumes sociales erronées, telles que les fiançailles et les mariages prématurés. Cela fut fait et en accomplissement de Son désir, je donnai cet automne-là quelques conférences sur la réforme sociale, publiées sous le titre de : "Inde, éveille-toi !". Cela prépara le chemin pour la réforme désirée qui fut mise en route, la même année, par la création d'un hebdomadaire : The Commonwealth, en janvier 1914 (16).<br />Le seul quotidien de l'Inde (New India, l'Inde Nouvelle) qui ait travaillé consciemment pour le Plan de la Hiérarchie – la liberté de l'Inde en tant que l'une des nations libres à gouvernement autonome, liées par la Couronne<br />anglaise, et qui l'ait soutenu sans défaillance et sans tenir compte de ce que ce projet fût populaire ou impopulaire, – ce quotidien disparait… Il a fait du bon travail ; il peut mourir en paix (17).<br />Avoir le glorieux privilège de souffrir pour l'Inde est le couronnement d'une vie qui a toujours lutté pour la Vérité et la Liberté. Je ne puis renier en mes vieux jours les principes de ma jeunesse et de mon âge mûr. Qui me déniera le droit de me nommer moi-même Enfant de la Mère-patrie, alors que j'ai souffert pour son bien, qui m'était cher ? J'ai été l'un des messagers de Dieu pour l'Inde et Il en a beaucoup d'autres, plus grands et meilleurs que moi, à envoyer pour la racheter de l'esclavage. "Quand les demi-dieux s'en vont, les dieux arrivent (18)."</p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>L'OEUVRE D'ANNIE BESANT POUR L'INDE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Ma tâche principale est l'Inde : il faut qu'elle puisse recouvrer toute sa stature et, nation libre, qu'elle fasse pour le monde ce qu'aucune autre ne peut faire : répandre sur la Terre, de la place qu'elle occupe dans le grand Commonwealth dont la Grande-Bretagne est le centre, les inappréciables trésors spirituels conservés à cette fin pendant des milliers d'années, pour [18] prouver ainsi à toutes les nations de la Terre, comme elle l'a prouvé aux jours glorieux de sa jeunesse, que là où se trouve le royaume de Dieu et sa Justice se trouvent aussi la puissance de l'intelligence la noblesse de l'éthique, la splendeur extérieure de la prospérité mondaine – que tout ceci se trouve là où règne l'Esprit suprême (12).<br />Mon devoir comporte en particulier le travail politique relatif à l'Inde, parce qu'il m'a été dit de faire ce travail… (13).<br />J'ai appris des grands Maitres eux-mêmes, et je vous le dis en leur nom, que l'Inde a actuellement devant elle des possibilités telles qu'elle n'en a pas eu depuis des milliers d'années… Si vous le pouvez, venez avec moi afin de travailler pour ce grand pays et le Grand Plan que j'ai été assez privilégiée pour voir dans une certaine mesure (14).<br />Il y a peu de temps… j'ai publié dans le Theosophist ce que j'ai appelé mes "ordres de marche" ; c'est-à-dire certain ordre qui m'a été donné au sujet de l'Inde et que j'ai suivi depuis. Je ne me récuse pas devant un ordre qui m'est donné par mon Maitre ou par un de ses Collègues. Je vis pour le servir et pour accomplir Sa Volonté.<br />De temps à autre, un disciple qui a un travail à exécuter dans le monde extérieur peut être appelé à Shamballa pour recevoir des instructions. Je peux dire que mon travail dans l'Inde m'a été confié de cette façon et, de temps en temps, je suis appelée pour recevoir des instructions que j'ai la responsabilité d'exécuter dans le détail. Mais la ligne générale m'est donnée par Lui (le Roi) et, autant que possible, je l'accomplis dans mon travail. En fait, c'est la pensée de mon Maitre qui occupe constamment mon esprit et toute ma vie est consacrée au travail particulier [19] qu'Il m'a donné. Tout le reste vient en second lieu, tout le long du chemin (15).<br />C'est en 1913 que j'entrai pour la première fois en contact direct et conscient avec le Rishi Agastya, Régent de l'Inde dans le Gouvernement Intérieur. Il me demanda de former un petit groupe composé de gens suffisamment braves pour défier les coutumes sociales erronées, telles que les fiançailles et les mariages prématurés. Cela fut fait et en accomplissement de Son désir, je donnai cet automne-là quelques conférences sur la réforme sociale, publiées sous le titre de : "Inde, éveille-toi !". Cela prépara le chemin pour la réforme désirée qui fut mise en route, la même année, par la création d'un hebdomadaire : The Commonwealth, en janvier 1914 (16).<br />Le seul quotidien de l'Inde (New India, l'Inde Nouvelle) qui ait travaillé consciemment pour le Plan de la Hiérarchie – la liberté de l'Inde en tant que l'une des nations libres à gouvernement autonome, liées par la Couronne<br />anglaise, et qui l'ait soutenu sans défaillance et sans tenir compte de ce que ce projet fût populaire ou impopulaire, – ce quotidien disparait… Il a fait du bon travail ; il peut mourir en paix (17).<br />Avoir le glorieux privilège de souffrir pour l'Inde est le couronnement d'une vie qui a toujours lutté pour la Vérité et la Liberté. Je ne puis renier en mes vieux jours les principes de ma jeunesse et de mon âge mûr. Qui me déniera le droit de me nommer moi-même Enfant de la Mère-patrie, alors que j'ai souffert pour son bien, qui m'était cher ? J'ai été l'un des messagers de Dieu pour l'Inde et Il en a beaucoup d'autres, plus grands et meilleurs que moi, à envoyer pour la racheter de l'esclavage. "Quand les demi-dieux s'en vont, les dieux arrivent (18)."</p> LA LUMIÈRE BLANCHE DE LA THÉOSOPHIE 2019-06-23T10:38:16+00:00 2019-06-23T10:38:16+00:00 http://www.hierarchie.eu/les-bases-du-monde-nouveau-une-compilation-de-textes-d-annie-besant-1944/1067-la-lumiere-blanche-de-la-theosophie Super User bon.christo@free.fr <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LA LUMIÈRE BLANCHE DE LA THÉOSOPHIE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Le docteur Besant dit un jour, au cours d'une causerie : J'ai vu une fois, dans l'Himalaya, chez le Maitre KH une carte sur laquelle étaient indiqués les différents mouvements spirituels du monde depuis les tout premiers jours des troisième et quatrième Races-racine. Chaque religion était indiquée par une couleur qui lui était propre, en sorte que l'on pouvait suivre les ramifications de chacune d'elles sur le monde ; de même, sur une autre carte, l'on pouvait suivre toutes les races-racine et toutes les sous-races jusque dans leurs plus petites branches. Ce sont là, en somme, des cartes géographiques du monde représentant, l'une l'expansion des religions, l'autre l'expansion de chaque race particulière. Cela était, naturellement, très instructif et lumineux ; sur cette carte, les grandes religions vivantes de l'heure actuelle avaient chacune leur couleur de telle sorte que l'on pouvait voir non seulement les lieux où elles étaient pratiquées, mais encore les régions où elles avaient le plus d'activité, où elles avaient le plus de vitalité, où elles accomplissaient le plus grand travail, etc… Chaque religion, comme vous le savez, a ses propres caractéristiques, son message particulier pour l'Humanité, et c'est pourquoi chacune d'elle avait une couleur spéciale ; [22] et la Société théosophique, qui les englobe toutes dans son oeuvre, était représentée par la couleur blanche, fusion de toutes les couleurs. Et selon que les Loges représentées étaient plus ou moins actives, la couleur blanche était brillante ou terne.<br />Il est bon, parfois, de penser à cela, de s'en souvenir, car cela doit aider à nous faire comprendre combien les membres de la Fraternité sont étroitement intéressés au bienêtre de la Société théosophique dans son ensemble…</p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LA LUMIÈRE BLANCHE DE LA THÉOSOPHIE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Le docteur Besant dit un jour, au cours d'une causerie : J'ai vu une fois, dans l'Himalaya, chez le Maitre KH une carte sur laquelle étaient indiqués les différents mouvements spirituels du monde depuis les tout premiers jours des troisième et quatrième Races-racine. Chaque religion était indiquée par une couleur qui lui était propre, en sorte que l'on pouvait suivre les ramifications de chacune d'elles sur le monde ; de même, sur une autre carte, l'on pouvait suivre toutes les races-racine et toutes les sous-races jusque dans leurs plus petites branches. Ce sont là, en somme, des cartes géographiques du monde représentant, l'une l'expansion des religions, l'autre l'expansion de chaque race particulière. Cela était, naturellement, très instructif et lumineux ; sur cette carte, les grandes religions vivantes de l'heure actuelle avaient chacune leur couleur de telle sorte que l'on pouvait voir non seulement les lieux où elles étaient pratiquées, mais encore les régions où elles avaient le plus d'activité, où elles avaient le plus de vitalité, où elles accomplissaient le plus grand travail, etc… Chaque religion, comme vous le savez, a ses propres caractéristiques, son message particulier pour l'Humanité, et c'est pourquoi chacune d'elle avait une couleur spéciale ; [22] et la Société théosophique, qui les englobe toutes dans son oeuvre, était représentée par la couleur blanche, fusion de toutes les couleurs. Et selon que les Loges représentées étaient plus ou moins actives, la couleur blanche était brillante ou terne.<br />Il est bon, parfois, de penser à cela, de s'en souvenir, car cela doit aider à nous faire comprendre combien les membres de la Fraternité sont étroitement intéressés au bienêtre de la Société théosophique dans son ensemble…</p> LES BASES DU MONDE NOUVEAU 1 — RECONSTRUCTION 2019-06-23T10:41:24+00:00 2019-06-23T10:41:24+00:00 http://www.hierarchie.eu/les-bases-du-monde-nouveau-une-compilation-de-textes-d-annie-besant-1944/1068-les-bases-du-monde-nouveau-1-reconstruction Super User bon.christo@free.fr <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LES BASES DU MONDE NOUVEAU</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>1 — RECONSTRUCTION</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />1. Au moment où le monde entre dans un ordre nouveau, de grands problèmes de reconstruction se posent à nous. Selon quels principes résoudrons-nous ces problèmes et sur quels fondements bâtirons-nous un monde heureux ?</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>GRANDS PRINCIPES</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />La guerre a mis en pièces la vieille civilisation qui git maintenant en ruines autour de nous. Il faut rassembler les matériaux de la nouvelle civilisation et dresser des abris provisoires. Mais notre tâche principale est de faire face aux redoutables problèmes qui se présenteront à nous après le rétablissement de la paix. Chaque pays aura à résoudre ses propres problèmes et c'est en commun que tous les pays devront résoudre les problèmes internationaux.<br />La grande oeuvre est évidente : préparer le monde pour une civilisation basée sur la Fraternité, avec tout ce que ce mot implique de devoirs mutuels et d'entraide.<br />Ce sera au corps gouvernant de chaque nation qu'il appartiendra de déterminer ce que seront les détails de cette entreprise et chaque Loge, selon sa force, ses capacités, son importance numérique devra choisir la [24] part qu'elle y prendra. Le problème des problèmes qui se pose à l'ensemble de l'Empire britannique est sa propre reconstruction selon des lignes durables parce que justes et conformes aux principes du droit. À cet effet, il faut que tous les sujets britanniques, quelles que soient leur nationalité, leur race ou leur couleur, aient la liberté d'envisager, de discuter, de décider ce qui convient à leur propre sphère et de donner à ce sujet tous les conseils profitables. Dans certains pays – dans la plupart des pays, hélas ! – le problème du paupérisme exige une solution. C'est là un sujet dont l'étude réclame de vastes connaissances, une sagesse murie et beaucoup d'amour. Dans tous les pays, le problème de l'éducation exige également une solution. Il est probable que, dans ce domaine, l'Amérique se classe en tête du progrès car elle a démocratisé l'instruction, elle l'a engagée dans la voie de la vocation et elle a aboli les châtiments brutaux. Les Théosophes auraient là un rôle prépondérant à jouer, à la fois sur le plan théorique et sur le plan<br />pratique. L'éducation morale et religieuse, le développement du caractère, la formation de bons citoyens, telles seront les caractéristiques de notre travail. Les grandes lignes de la politique nationale et internationale retiendront également notre attention car elle nécessite l'élaboration et la mise en pratique de grands principes. En ce qui concerne la politique de partis, nous devrons laisser les personnalités individuelles agir à leur guise, Bien d'autres problèmes se présenteront mais ceux-ci peuvent suffire à démontrer mes intentions.<br />Le premier de ces problèmes, la Reconstruction de l'Empire, soulève une masse de questions secondaires et il demande une réflexion et une discussion sérieuses, précises et prolongées. [25]<br />Le second problème, le paupérisme, englobe ceux de la mauvaise nutrition, de la mortalité infantile, des besoins de la mère, du travail, des délits, etc.<br />Les ramifications du troisième, l'Éducation, sont pour ainsi dire innombrables et embrassent tout le domaine de l'instruction et des cadres de la jeunesse, de la naissance à la majorité.<br />Les questions que soulève le quatrième problème, celui de la politique nationale et internationale, sont évidentes (19).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>FRATERNITÉ PRATIQUE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Le monde se trouve placé dans des circonstances favorables du fait que nous nous trouvons actuellement à une étape de transition de l'évolution humaine, de l'évolution raciale, dont la prochaine marche en avant sera dirigée vers l'Union et non vers la persistance dans la division.<br />Cela signifie un nouveau départ. Cela signifie qu'une autre qualité est en train de se faire jour, que la culture de l'individu humain a terminé sa tâche, que la civilisation qui incarnait l'individu se brise en morceaux autour de nous parce qu'elle a trouvé sa fin naturelle dans le combat et dans la guerre ; dans la guerre entre nations et dans le combat entre classes à l'intérieur des nations. Si nous portons nos regards vers l'extérieur, nous y décelons les signes d'un désir d'union plus grande, les signes d'une aspiration une vie plus humaine, l'ardent souhait de voir, dans les frontières de la nation, les classes s'unir et former une vraie famille au lieu de constituer des éléments en lutte, comme c'est malheureusement le cas à l'heure actuelle (20). [26]<br />… L'âge à venir doit être l'Âge de la Fraternité ; celui où les hommes s'uniront pour la réalisation d'un but commun dont ils partageront en commun les fruits ; pour mettre fin au gaspillage et à l'extravagance qui découlent de l'excès de richesses et, en contrepartie, de la misère et à la famine qui résultent de l'excès de pauvreté. Car ces extrêmes de la civilisation en sont des produits modernes ; souvenez-vous-en. De grandes civilisations du passé ont péri parce qu'elles étaient fondées sur l'esclavage (21).<br />Il nous faut comprendre que nous partageons tous une vie commune, que nous sommes enracinés dans cette vie de telle sorte que rien de ce qui peut blesser l'un d'entre nous ne peut être bon de façon permanente pour aucun autre ; nous devons comprendre que la santé du corps politique, tout autant que celle du corps individuel, dépend du fonctionnement sain de chacun des organes de ce corps ; que si l'un des organes est malade, l'ensemble de l'organisme en souffre (22).<br />C'est ainsi que lorsque l'on se tourne vers les conditions de la nouvelle civilisation, vers ce fait immense de la Fraternité de tout ce qui vit, – et, comme je l'ai dit, il n'est, dans notre monde, rien qui ne vive à des degrés divers – l'on commence à se rendre compte que bien des changements devront être réalisés, non seulement dans l'organisation politique ou économique, mais aussi dans les devoirs individuels qui incombent à l'une des sections les plus intelligentes de cette grande et universelle Fraternité (23).<br />Il nous est à tous nécessaire d'apprendre à être humains les uns envers les autres, à ne pas blâmer notre frère mais à faire en sorte que les rapports entre frères soient justes et équitables ; et c'est par la raison, non par la force, que cela doit être obtenu… Il nous faut utiliser le raisonnement, l'argument, en prouvant qu'il [27] existe des façons d'agir préférables, par la persuasion, en essayant de stimuler les qualités humaines chez les hommes et les femmes, et non en utilisant une nouvelle formule de force aussi désastreuse que les anciennes…<br />Élevons les autres, ne les abaissons pas ; élevons-les à un niveau supérieur et ne faisons pas descendre à un échelon inférieur ceux auxquels la civilisation a été profitable. "Ne pas détruire mais élever", tel est le cri social de l'avenir et sera, je le crois, le cri social de la Grande-Bretagne, pays qui, par son éducation, sa discipline, ses syndicats, ses coutumes de civisme<br />est, parmi toutes les nations, le plus digne de conduire le monde dans cette grande transformation (24).<br />L'esprit de l'âge futur sera incarné dans le socialisme : il respirera le devoir, il affirmera l'interdépendance, il inspirera à celui qui est fort le gout de porter le fardeau des faibles et c'est la somme des responsabilités qui déterminera le pouvoir (25)…<br />… Tant que les politiciens n'apprendront pas que leur politique doit être religieuse, tant que les commerçants ne comprendront pas que leur commerce doit être religieux, tant que les hommes de loi n'apprendront pas qu'ils doivent, dans les tribunaux être les porte-parole de la justice divine rendue manifeste par ces tribunaux, tant que cela ne sera pas, la nation ne pourra pas vivre, car ce serait ignorer la Source de la Vie (24).<br />Ce ne sont pas les nations les plus abattues ni celles qui ont été le plus tyrannisées qui seront les meilleures constructrices de la nouvelle civilisation. Ces nations n'ont conscience que de leurs souffrances et veulent être soulagées de leurs maux. C'est vers un pays tel que la Grande-Bretagne, vers un pays tel que l'Amérique, vers un pays tel que la France – bien qu'à un degré moindre vers la France que vers vous (Grande-Bretagne) [28] et vers l'Amérique – qu'elles se tournent dans l'espoir que ces grands problèmes y seront examinés par des hommes et des femmes ouverts à la sympathie, doués de beaucoup de patience, prêts aux sacrifices et disposés à agir plutôt qu'à parler. Ce changement fondamental dans l'ordre des choses doit se produire. Il est inutile de vouloir fermer les yeux devant lui. Les choses ne redeviendront jamais ce qu'elles étaient avant la guerre. Et il ne le faut pas non plus. Car pourquoi cette grande guerre aurait-elle eu lieu si nous devions conserver les anciennes méthodes de pensée et d'action, les mêmes différences de classes, les mêmes haines de classe ? La guerre a creusé un abime entre le passé et le présent ; mais nous, dans cette période transitoire, nous menons une guerre pire que la guerre entre nations : la guerre des classes (31).<br />C'est donc à eux (aux hommes religieux), au-dessus de tous les autres, qu'il revient d'étudier le Plan divin, de signaler les endroits où les nations font fausse route et ceci avant qu'elles n'aient fait si longtemps fausse route qu'elles en soient arrivées à presque dépasser les limites où l'intervention humaine est possible. Et ceci nous conduira à considérer les principes sur lesquels nous devons essayer de reconstruire notre civilisation démembrée. Nous passer de la religion, c'est nous priver de la Lumière qui éclaire notre<br />chemin. Dire que la moralité est affaire d'individus et non affaire de nations, c'est trahir les grands principes d'obéissance à cette loi morale qui est la sauvegarde de la vie nationale et internationale (26).<br />Aucune loi, aucun projet, aucun plan tendant à la rédemption humaine ne peut réussir s'il n'est bâti sur le roc de la noblesse morale qui oblige à la confiance parce qu'elle est, elle-même, digne de confiance. [29]<br />La moralité est donc la première des choses nécessaires à la construction de la Société et, après elle, le respect : respect pour l'Être Suprême, source de toute autorité ; respect pour les Sages, dont l'expérience fait des guides ; respect pour le chef, qui porte sur ses épaules le lourd fardeau de la direction et de l'abnégation ; respect pour les parents, qui nous ont donné notre corps ; respect pour les gens âgés. Tel est le respect nécessaire (27).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>LES PROBLÈMES SOCIAUX DE L'EUROPE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />En Europe, les problèmes sociaux d'après-guerre seront différents de ceux qui se posent à nous ici (dans l'Inde). Les pays d'Europe devront essayer de reconstituer sur une base différente les rapports entre le travail et le capital. Les soldats qui rentreront chez eux après avoir mené une vie plus ouverte ne se contenteront plus de l'ambiance étriquée dans laquelle ils avaient vécu auparavant. Le commerce a subi une terrible dislocation. Toute l'industrie humaine a été dirigée vers une activité destructrice et non constructrice. On ne produit, dans le domaine constructif, que ce qui est strictement nécessaire à la vie de la nation : sa nourriture, ses vêtements, ses abris. Quelques hommes doivent encore se consacrer à cette tâche. Les femmes ont pris la place des hommes ; elles travaillent aux champs ; elles travaillent dans les usines ; elles travaillent à la fabrication de munitions – terrible travail, pour des mains de femme, de façonner des engins explosifs qui tueront les enfants d'autres mères et porteront la désolation dans les foyers. C'est inévitable ; personne n'est à blâmer. Les nations sont prises dans l'étreinte d'un destin terrible et elles [30] payent le prix du fruit naturel du matérialisme qui avait placé Dieu en dehors de la vie humaine et l'avait fixé dans un cadre rigide de religion. C'est donc tout l'ensemble qui doit être reconstitué. Il faudra traiter du travail des femmes et des enfants, qui a remplacé celui de l'homme. Il faudra traiter des rapports compliqués entre le capital et le travail, problème qui – vous vous en souvenez sans doute – a<br />déjà conduit l'Angleterre, avant la déclaration de guerre, presque au bord de la destruction. Il faudra traiter de l'ensemble du problème de la criminalité…<br />Lorsque vous traitez de questions sociales, il est trois choses dont vous devez vous souvenir comme de principes directeurs : le Karma ne doit jamais être oublié ; La Réincarnation ne doit jamais être oubliée. La Fraternité ne doit jamais être oubliée (28).<br />En Occident, la richesse est devenue une maladie et l'orgueil continuel de l'or a rendu la vie vulgaire. En Amérique surtout mais aussi, je regrette de le dire, dans les pays plus vieux. En Angleterre, le chiffre de la fortune d'un homme est devenu l'étiage de la considération sociale qui lui est accordée. Le résultat en est que toute la société devient grossière et vulgaire. Car l'homme qui a amassé de l'or, le self-made man, comme on l'appelle, est celui qui a fait sa fortune dans la compétition du marché moderne. Et cet homme est souvent grossier ; il n'a pas de culture et peu d'instruction, il n'a même pas les bonnes manières usuelles ; il est rude, fruste et vulgaire dans ses façons, grossier dans son langage. Et c'est là, cependant, la sorte d'homme qui commence à diriger la société. Tels sont les rois de l'argent en Occident. Ce n'est pas en sagesse qu'ils sont rois parmi les hommes. Et ce sont ces hommes que l'on honore le plus, et chaque jour davantage, dans les pays occidentaux. [31] Le résultat est que la vie nationale devient vulgaire. Et c'est pourquoi nous avons, une fois de plus, besoin en Occident d'évaluer la valeur réelle selon un standard plus vrai (87).<br />… Nous ne pouvons, pour la reconstruction sociale, nous reposer uniquement sur les impulsions généreuses des hommes et des femmes les plus nobles et les plus spirituellement élevés. Il est nécessaire que tout le monde sente qu'il existe une loi qui, si l'on vit en accord avec elle, apporte le bonheur mais qui, si on la néglige, apporte la ruine, à longue ou brève échéance, mais inévitablement. Car rien n'exerce autant d'autorité sur l'esprit humain que cette sensation de l'existence d'une loi naturelle inviolable qui se manifeste autour de nous, au-dessous de nous, au-dessus de nous, une loi à laquelle nous ne pouvons échapper et à laquelle nous devons nous conformer, faute de quoi nous devons souffrir. Dans la société, aussi bien que dans la religion et dans la morale, nous devons faire appel à la raison, nous devons justifier nos propositions devant le tribunal de l'intelligence. C'est de cette façon seulement que nous pouvons amener ceux dont les instincts – issus du passé – sont antisociaux, à comprendre qu'ils ne peuvent satisfaire ces instincts parce que cette satisfaction aurait pour résultat la<br />ruine de la communauté, ruine dans laquelle ils seraient eux-mêmes, comme les autres, entrainés.<br />Que l'on permette à la pauvreté, à la misère, à l'ignorance, de se répandre dans le corps politique, et c'est tout le corps politique qui devient malade ; aucun de ses organes ne reste sain. Croire à l'Immanence de Dieu, c'est s'obliger à reconnaitre la Solidarité de l'Homme : "Il n'y a qu'un Esprit et qu'un Corps"… Tout projet de reconstruction sociale durable [32] doit être basé sur l'acceptation pratique d'une vie commune à laquelle nous participons tous. Cela signifie qu'il ne doit y avoir dans nos villes ni taudis, ni quartiers réservés au vice ; cela signifie la disparition de l'effrayante pauvreté qui ronge l'existence de millions de nos semblables. Cela signifie une acceptation et une compréhension de la Vie commune telles que, nous qui sommes cultivés et vivons confortablement, nous nous sentirons malades et torturés si nous ne faisons pas le maximum d'efforts pour soulager de leurs souffrances nos frères et nos soeurs ; la Vie collective, une fois réalisée, ne peut être estimée heureuse aussi longtemps que tant de misères sont négligées.<br />C'est un sentiment analogue à celui qui se manifeste dans la parenté de sang. Point n'est besoin d'une loi pour qu'un frère se sente tenu d'aider son frère ; la loi de l'amour annule tout besoin d'autre loi et c'est elle qui nous porte à assister un membre souffrant de notre famille. Et il est vrai que "Dieu a fait d'un même sang" tous les enfants des hommes ; et aussi longtemps que nous ne ressentons pas pour ceux qui se placent en dehors du cercle de la parenté les mêmes sentiments que ceux que nous éprouvons pour les membres de notre famille, aussi longtemps que tous les hommes ne représenteront pas pour nous une seule famille, aussi longtemps que selon une phrase des anciennes Écritures indoues – nous ne considèrerons pas nos ainés comme nos parents, nos contemporains comme des frères et nos cadets comme nos enfants, nous ne nous serons pas réellement élevés au niveau du point de vue humain. Car le sens de l'amour, de la compassion et de la sympathie – celui du Service, en un mot – que possèdent les vrais hommes et femmes, s'étend sur la terre, traverse la [33] mort et revient à la terre ; et c'est seulement dans la mesure où nous avons déployé cette qualité que nous sommes vraiment l'Homme.<br />Quels sont, dans notre société, ceux qui ont le plus besoin des conforts de la vie : bonne alimentation, bons vêtements, bons logements et loisirs véritablement délassants ? Bien certainement ceux qui travaillent, ceux qui donnent leur force à la production, pendant de longues heures, pour<br />satisfaire les besoins de tous. Et cependant, dans notre système actuel, ce sont justement ceux-là qui sont les plus mal nourris, les plus mal vêtus, les plus mal logés. Il est beaucoup plus pénible pour un homme épuisé par huit, neuf ou dix heures de labeur de rentrer, sa journée terminée, dans un taudis dont l'air est vicié et l'aspect répugnant, que ce ne le serait pour quelqu'un dont la fatigue serait moindre. On pourra dire qu'il y est moins sensible qu'une personne habituée à un autre genre de vie. C'est exact, car l'habitude rend apathique. Mais n'est-ce pas là, justement, la plus dure des condamnations de notre système social qui a écrasé nos travailleurs au point de leur enlever la faculté de se rendre compte de leurs déplorables conditions d'existence ? Nous les obligeons à devenir moins qu'humains et prenons ensuite prétexte de leur manque de raffinement pour nous excuser de les laisser en cet état. La civilisation moderne a échoué dans la tâche de rendre heureuses les masses populaires. Voyez les visages des pauvres ; ce sont les visages de gens tristes et las ; las du fardeau de la vie. Aussi longtemps que le peuple ne sera pas heureux, nous n'aurons pas le droit de parler de "Société" ; ce qui existe présentement n'est qu'un chaos bouillonnant d'unités sociales, sans organisation sociale. Mais nous prendrons graduellement en mains la question sociale en ayant pour [34] but la réalisation de l'admirable phrase : « De chacun selon ses capacités ; à chacun selon ses besoins. » Telle est la loi de la Famille, qui sera un jour la loi de l'État ; car elle est la vraie loi sociale. De même que l'on commence de nouveau à accepter la vérité de la réincarnation, les devoirs des ainés envers les plus jeunes, les droits des plus jeunes sur les ainés, seront reconnus ; les ainés donneront avec joie aide, protection et instruction et l'évolution des jeunes en sera hâtée.<br />L'Immanence de Dieu ; le devoir des forts de servir et de protéger ; la jonction du pouvoir et de la responsabilité ; la compréhension du fait que les grands et les forts n'ont pas de droits à revendiquer – mais que ces droits sont ceux des faibles et des sans-appuis – ces idéaux, lorsqu'ils seront reconnus régénèreront la Société et stimuleront les émotions les plus nobles du coeur humain, qui sont aimer, aider et servir. Il ne sera plus besoin d'une législation confiscatoire car l'amour sera la loi de la vie ; il s'agira de donner et non de prendre ; d'aider volontairement et non par contrainte. Le danger de guerre disparaitra alors et la paix, qui est le fruit de l'amour, se répandra sur les territoires (22).</p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 18pt;"><strong>ORGANISATION D'APRÈS-GUERRE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Tout le monde doit comprendre que dans les grandes luttes actuelles, celle que mène le Travail n'a pas pour base véritable la question des salaires. Le salaire n'est que le symbole du but poursuivi par le Travail. Les travailleurs visent à atteindre un niveau plus élevé de vie humaine afin de pouvoir arriver à connaitre et à partager certains bienêtre qui, pour vous et pour moi, sont tout naturels mais auxquels, à l'heure actuelle, [35] ils ne sont pas admis à participer. Une vie uniquement absorbée par le travail, où le repos nocturne n'intervient que pour permettre le travail du jour suivant, n'est pas une vie humaine. La vie humaine est quelque chose de plus haut, de plus noble, de plus grand que cela. Elle est l'Art autant que le Travail, car la Beauté est sa manifestation. Elle comporte des espoirs d'avenir dans les domaines du Savoir et de la Sagesse. Elle permet de jouir du moment présent par les plaisirs nobles que l'Art et la Culture rendent accessibles à l'Homme. Et je dirai que chaque homme, dans une nation, a droit à cette vie, quelle que soit la profession vers laquelle l'aient dirigé ses mains ou son cerveau.<br />Ce qu'il convient de reconnaitre à présent, c'est qu'il faut progresser dans une vie dont le but est un but collectif et dans laquelle le travail est effectué pour le bien de tous ; dans laquelle nous sommes guidés par le désir de nous aider les uns les autres et non par celui de nous piétiner les uns les autres. Telle est l'Union, dans laquelle nous devons inévitablement entrer. C'est la prochaine étape de l'évolution et si elle n'est pas acceptée de bon gré, elle se réalisera par la destruction car ce qui va contre la Nature ne peut être durable (30).<br />Il faut aussi considérer les différents avantages de la vie civilisée, qui ne devraient pas constituer une source de profits pour les individus. Par exemple, les chemins de fer et tous les autres moyens de transport nationaux. Il est évident que leur nationalisation en dirigerait les bénéfices non plus vers les poches de personnalités privées mais vers celles de la nation, permettant ainsi d'alléger les impôts.<br />La production de ce qui est nécessaire à tous devrait être contrôlée par tous. La grande production [36] sera sous le contrôle du gouvernement central, la petite production sous celui des gouvernements locaux, que ce soient les municipalités des grandes villes ou les Conseils élus des villages. Le commerce local et la fourniture des objets de consommation, dont la distribution peut être mieux assurée par des coopératives que par des particuliers qui en retirent tout le bénéfice, devraient être confiés à des<br />organismes élus par la population locale et qui seraient responsables devant leurs électeurs de la gestion des affaires… Le système de la lutte individuelle pour parvenir à la richesse aux dépens de la nation est défectueux, et al c'est à lui que l'on doit ces extrêmes de pauvreté et de richesse qui existent à présent.<br />Il ne doit pas être permis de laisser des individus monopoliser les instruments de la production lorsqu'on proclame dans le même temps que les richesses accumulées par ce monopole sont malhonnêtes. Il faut donc accorder à cette question de mures réflexions afin d'agir loyalement dans tous les domaines. Mais cela a été fait pendant la guerre. On a même été plus loin. On a imposé un impôt supplémentaire et les revenus dépassant un certain chiffre ont été lourdement taxés, ce qui était juste car les riches doivent supporter une part plus grande que les pauvres des charges de la nation. Mais pourquoi ne pas faire en temps de paix ce qui a été fait en temps de guerre ? Qu'y-a-t-il de magique dans la guerre qui fasse que, tant qu'elle dure, on agisse d'une manière juste et que l'on revienne, aussitôt la paix rétablie, à un système absurde ? Le seul résultat sera d'amener une autre guerre ou une autre révolution.<br />Le travail a été organisé pendant la guerre pour la production de munitions. Ce serait une terrible erreur que de ne pas transformer cette puissante organisation [37] en production de paix destinée à fournir aux populations des matériaux au lieu d'armes. Les mêmes mains qui ont tourné des obus peuvent confectionner des vêtements ; les mêmes mains qui construisaient les terribles armes de destruction peuvent fabriquer ce qui est nécessaire au temps de paix. Il ne faut pas perdre de vue le principe d'organisation issu des nécessités de la guerre et qui a eu pour résultat la spécialisation de chaque service dans un certain genre de travail… N'oublions pas cette leçon de la guerre ; ne laissons pas se perdre ce profit issu de la guerre, mais utilisons-le pour le bénéfice de tous.<br />Car il est vrai que dans tous les grands désastres, chacune des parties a des justifications et des torts. Le conflit devrait être réglé par arbitrage et non par une lutte à mort, par une bataille d'extermination, comme on dit. Il devrait être réglé par un jugement raisonné, par concessions mutuelles jusqu'à ce qu'un terrain d'entente soit trouvé qui épargnerait à la nation les douleurs de la guerre.<br />Si la prochaine civilisation est appelée à collaborer au lieu de rivaliser, à partager au lieu de prendre, à travailler dans l'union au lieu de laisser les classes s'entr'égorger, s'il en est ainsi, alors le moment est venu de le faire. L'Âge Nouveau, que prépare tout ce tumulte et dont la guerre elle-même – en apprenant à cette grande nation (la Grande-Bretagne) à s'organiser de manière à préserver sa vie nationale, – a été une préparation, est en vue. Et jamais cette leçon n'aurait pu être apprise lorsque les individus qui ont été si égoïstes dans leur compréhension de la responsabilité nationale étaient conduits par l'esprit de compétition. La guerre nous a obligés à apprendre comment organiser la production et comment la distribuer au profit de tous. Si nous arrivons à prendre [38] à coeur ce grand principe, nous poserons alors fermement les fondations de l'ère nouvelle de demain (31).<br />… Si le monde arrive actuellement à la fin d'une ère et se trouve au début d'une ère nouvelle, je pense qu'il doit être patent et évident pour chaque penseur et pour chaque étudiant que c'est vers les jeunes que nous devons nous tourner pour l'édification effective de l'Âge Nouveau et que les facultés qu'ils déploieront pour modeler cet Âge nouveau dépendront en grande partie de la nature de l'éducation qu'ils auront reçue. Ils montrent déjà des tendances à des idéaux et à des aspirations élevés. Mais nous, qui sommes leurs ainés, nous avons encore un devoir à remplir vis-à-vis d'eux : celui de ne pas entraver leur éducation et de leur donner la liberté de manifester les dons qu'ils ont apportés avec eux par la porte de la naissance : une éducation qui leur enseignera les devoirs du citoyen, qui correspondra aux idéaux qu'ils se sentent prêts à embrasser ; qui fera d'eux des citoyens plus grands et plus nobles que nous, leurs ainés, ne l'avons été ; qui leur donnera le gout du sacrifice plutôt que celui de l'avidité, le gout du travail en collaboration plutôt que l'esprit de compétition… Dans la nouvelle Civilisation qui se fait jour, bien qu'encore voilée et incomplète…, la puissance de la pensée sera reconnue et la civilisation extérieure sera modelée par la pensée des plus nobles et des meilleurs (23).<br />Il est glorieux pour nous de vivre en cette période critique et de nous offrir joyeusement à servir de celui à "la Puissance qui fonde la Justice", quel que soit le nom que nous puissions donner à cette Puissance. Servir est la vraie grandeur dans un monde tel que celui où nous vivons, où tant d'êtres souffrent obscurément et avec amertume, un monde qui a un profond besoin de l'aide de tous ceux qui aiment (33).</p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LES BASES DU MONDE NOUVEAU</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>1 — RECONSTRUCTION</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />1. Au moment où le monde entre dans un ordre nouveau, de grands problèmes de reconstruction se posent à nous. Selon quels principes résoudrons-nous ces problèmes et sur quels fondements bâtirons-nous un monde heureux ?</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>GRANDS PRINCIPES</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />La guerre a mis en pièces la vieille civilisation qui git maintenant en ruines autour de nous. Il faut rassembler les matériaux de la nouvelle civilisation et dresser des abris provisoires. Mais notre tâche principale est de faire face aux redoutables problèmes qui se présenteront à nous après le rétablissement de la paix. Chaque pays aura à résoudre ses propres problèmes et c'est en commun que tous les pays devront résoudre les problèmes internationaux.<br />La grande oeuvre est évidente : préparer le monde pour une civilisation basée sur la Fraternité, avec tout ce que ce mot implique de devoirs mutuels et d'entraide.<br />Ce sera au corps gouvernant de chaque nation qu'il appartiendra de déterminer ce que seront les détails de cette entreprise et chaque Loge, selon sa force, ses capacités, son importance numérique devra choisir la [24] part qu'elle y prendra. Le problème des problèmes qui se pose à l'ensemble de l'Empire britannique est sa propre reconstruction selon des lignes durables parce que justes et conformes aux principes du droit. À cet effet, il faut que tous les sujets britanniques, quelles que soient leur nationalité, leur race ou leur couleur, aient la liberté d'envisager, de discuter, de décider ce qui convient à leur propre sphère et de donner à ce sujet tous les conseils profitables. Dans certains pays – dans la plupart des pays, hélas ! – le problème du paupérisme exige une solution. C'est là un sujet dont l'étude réclame de vastes connaissances, une sagesse murie et beaucoup d'amour. Dans tous les pays, le problème de l'éducation exige également une solution. Il est probable que, dans ce domaine, l'Amérique se classe en tête du progrès car elle a démocratisé l'instruction, elle l'a engagée dans la voie de la vocation et elle a aboli les châtiments brutaux. Les Théosophes auraient là un rôle prépondérant à jouer, à la fois sur le plan théorique et sur le plan<br />pratique. L'éducation morale et religieuse, le développement du caractère, la formation de bons citoyens, telles seront les caractéristiques de notre travail. Les grandes lignes de la politique nationale et internationale retiendront également notre attention car elle nécessite l'élaboration et la mise en pratique de grands principes. En ce qui concerne la politique de partis, nous devrons laisser les personnalités individuelles agir à leur guise, Bien d'autres problèmes se présenteront mais ceux-ci peuvent suffire à démontrer mes intentions.<br />Le premier de ces problèmes, la Reconstruction de l'Empire, soulève une masse de questions secondaires et il demande une réflexion et une discussion sérieuses, précises et prolongées. [25]<br />Le second problème, le paupérisme, englobe ceux de la mauvaise nutrition, de la mortalité infantile, des besoins de la mère, du travail, des délits, etc.<br />Les ramifications du troisième, l'Éducation, sont pour ainsi dire innombrables et embrassent tout le domaine de l'instruction et des cadres de la jeunesse, de la naissance à la majorité.<br />Les questions que soulève le quatrième problème, celui de la politique nationale et internationale, sont évidentes (19).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>FRATERNITÉ PRATIQUE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Le monde se trouve placé dans des circonstances favorables du fait que nous nous trouvons actuellement à une étape de transition de l'évolution humaine, de l'évolution raciale, dont la prochaine marche en avant sera dirigée vers l'Union et non vers la persistance dans la division.<br />Cela signifie un nouveau départ. Cela signifie qu'une autre qualité est en train de se faire jour, que la culture de l'individu humain a terminé sa tâche, que la civilisation qui incarnait l'individu se brise en morceaux autour de nous parce qu'elle a trouvé sa fin naturelle dans le combat et dans la guerre ; dans la guerre entre nations et dans le combat entre classes à l'intérieur des nations. Si nous portons nos regards vers l'extérieur, nous y décelons les signes d'un désir d'union plus grande, les signes d'une aspiration une vie plus humaine, l'ardent souhait de voir, dans les frontières de la nation, les classes s'unir et former une vraie famille au lieu de constituer des éléments en lutte, comme c'est malheureusement le cas à l'heure actuelle (20). [26]<br />… L'âge à venir doit être l'Âge de la Fraternité ; celui où les hommes s'uniront pour la réalisation d'un but commun dont ils partageront en commun les fruits ; pour mettre fin au gaspillage et à l'extravagance qui découlent de l'excès de richesses et, en contrepartie, de la misère et à la famine qui résultent de l'excès de pauvreté. Car ces extrêmes de la civilisation en sont des produits modernes ; souvenez-vous-en. De grandes civilisations du passé ont péri parce qu'elles étaient fondées sur l'esclavage (21).<br />Il nous faut comprendre que nous partageons tous une vie commune, que nous sommes enracinés dans cette vie de telle sorte que rien de ce qui peut blesser l'un d'entre nous ne peut être bon de façon permanente pour aucun autre ; nous devons comprendre que la santé du corps politique, tout autant que celle du corps individuel, dépend du fonctionnement sain de chacun des organes de ce corps ; que si l'un des organes est malade, l'ensemble de l'organisme en souffre (22).<br />C'est ainsi que lorsque l'on se tourne vers les conditions de la nouvelle civilisation, vers ce fait immense de la Fraternité de tout ce qui vit, – et, comme je l'ai dit, il n'est, dans notre monde, rien qui ne vive à des degrés divers – l'on commence à se rendre compte que bien des changements devront être réalisés, non seulement dans l'organisation politique ou économique, mais aussi dans les devoirs individuels qui incombent à l'une des sections les plus intelligentes de cette grande et universelle Fraternité (23).<br />Il nous est à tous nécessaire d'apprendre à être humains les uns envers les autres, à ne pas blâmer notre frère mais à faire en sorte que les rapports entre frères soient justes et équitables ; et c'est par la raison, non par la force, que cela doit être obtenu… Il nous faut utiliser le raisonnement, l'argument, en prouvant qu'il [27] existe des façons d'agir préférables, par la persuasion, en essayant de stimuler les qualités humaines chez les hommes et les femmes, et non en utilisant une nouvelle formule de force aussi désastreuse que les anciennes…<br />Élevons les autres, ne les abaissons pas ; élevons-les à un niveau supérieur et ne faisons pas descendre à un échelon inférieur ceux auxquels la civilisation a été profitable. "Ne pas détruire mais élever", tel est le cri social de l'avenir et sera, je le crois, le cri social de la Grande-Bretagne, pays qui, par son éducation, sa discipline, ses syndicats, ses coutumes de civisme<br />est, parmi toutes les nations, le plus digne de conduire le monde dans cette grande transformation (24).<br />L'esprit de l'âge futur sera incarné dans le socialisme : il respirera le devoir, il affirmera l'interdépendance, il inspirera à celui qui est fort le gout de porter le fardeau des faibles et c'est la somme des responsabilités qui déterminera le pouvoir (25)…<br />… Tant que les politiciens n'apprendront pas que leur politique doit être religieuse, tant que les commerçants ne comprendront pas que leur commerce doit être religieux, tant que les hommes de loi n'apprendront pas qu'ils doivent, dans les tribunaux être les porte-parole de la justice divine rendue manifeste par ces tribunaux, tant que cela ne sera pas, la nation ne pourra pas vivre, car ce serait ignorer la Source de la Vie (24).<br />Ce ne sont pas les nations les plus abattues ni celles qui ont été le plus tyrannisées qui seront les meilleures constructrices de la nouvelle civilisation. Ces nations n'ont conscience que de leurs souffrances et veulent être soulagées de leurs maux. C'est vers un pays tel que la Grande-Bretagne, vers un pays tel que l'Amérique, vers un pays tel que la France – bien qu'à un degré moindre vers la France que vers vous (Grande-Bretagne) [28] et vers l'Amérique – qu'elles se tournent dans l'espoir que ces grands problèmes y seront examinés par des hommes et des femmes ouverts à la sympathie, doués de beaucoup de patience, prêts aux sacrifices et disposés à agir plutôt qu'à parler. Ce changement fondamental dans l'ordre des choses doit se produire. Il est inutile de vouloir fermer les yeux devant lui. Les choses ne redeviendront jamais ce qu'elles étaient avant la guerre. Et il ne le faut pas non plus. Car pourquoi cette grande guerre aurait-elle eu lieu si nous devions conserver les anciennes méthodes de pensée et d'action, les mêmes différences de classes, les mêmes haines de classe ? La guerre a creusé un abime entre le passé et le présent ; mais nous, dans cette période transitoire, nous menons une guerre pire que la guerre entre nations : la guerre des classes (31).<br />C'est donc à eux (aux hommes religieux), au-dessus de tous les autres, qu'il revient d'étudier le Plan divin, de signaler les endroits où les nations font fausse route et ceci avant qu'elles n'aient fait si longtemps fausse route qu'elles en soient arrivées à presque dépasser les limites où l'intervention humaine est possible. Et ceci nous conduira à considérer les principes sur lesquels nous devons essayer de reconstruire notre civilisation démembrée. Nous passer de la religion, c'est nous priver de la Lumière qui éclaire notre<br />chemin. Dire que la moralité est affaire d'individus et non affaire de nations, c'est trahir les grands principes d'obéissance à cette loi morale qui est la sauvegarde de la vie nationale et internationale (26).<br />Aucune loi, aucun projet, aucun plan tendant à la rédemption humaine ne peut réussir s'il n'est bâti sur le roc de la noblesse morale qui oblige à la confiance parce qu'elle est, elle-même, digne de confiance. [29]<br />La moralité est donc la première des choses nécessaires à la construction de la Société et, après elle, le respect : respect pour l'Être Suprême, source de toute autorité ; respect pour les Sages, dont l'expérience fait des guides ; respect pour le chef, qui porte sur ses épaules le lourd fardeau de la direction et de l'abnégation ; respect pour les parents, qui nous ont donné notre corps ; respect pour les gens âgés. Tel est le respect nécessaire (27).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>LES PROBLÈMES SOCIAUX DE L'EUROPE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />En Europe, les problèmes sociaux d'après-guerre seront différents de ceux qui se posent à nous ici (dans l'Inde). Les pays d'Europe devront essayer de reconstituer sur une base différente les rapports entre le travail et le capital. Les soldats qui rentreront chez eux après avoir mené une vie plus ouverte ne se contenteront plus de l'ambiance étriquée dans laquelle ils avaient vécu auparavant. Le commerce a subi une terrible dislocation. Toute l'industrie humaine a été dirigée vers une activité destructrice et non constructrice. On ne produit, dans le domaine constructif, que ce qui est strictement nécessaire à la vie de la nation : sa nourriture, ses vêtements, ses abris. Quelques hommes doivent encore se consacrer à cette tâche. Les femmes ont pris la place des hommes ; elles travaillent aux champs ; elles travaillent dans les usines ; elles travaillent à la fabrication de munitions – terrible travail, pour des mains de femme, de façonner des engins explosifs qui tueront les enfants d'autres mères et porteront la désolation dans les foyers. C'est inévitable ; personne n'est à blâmer. Les nations sont prises dans l'étreinte d'un destin terrible et elles [30] payent le prix du fruit naturel du matérialisme qui avait placé Dieu en dehors de la vie humaine et l'avait fixé dans un cadre rigide de religion. C'est donc tout l'ensemble qui doit être reconstitué. Il faudra traiter du travail des femmes et des enfants, qui a remplacé celui de l'homme. Il faudra traiter des rapports compliqués entre le capital et le travail, problème qui – vous vous en souvenez sans doute – a<br />déjà conduit l'Angleterre, avant la déclaration de guerre, presque au bord de la destruction. Il faudra traiter de l'ensemble du problème de la criminalité…<br />Lorsque vous traitez de questions sociales, il est trois choses dont vous devez vous souvenir comme de principes directeurs : le Karma ne doit jamais être oublié ; La Réincarnation ne doit jamais être oubliée. La Fraternité ne doit jamais être oubliée (28).<br />En Occident, la richesse est devenue une maladie et l'orgueil continuel de l'or a rendu la vie vulgaire. En Amérique surtout mais aussi, je regrette de le dire, dans les pays plus vieux. En Angleterre, le chiffre de la fortune d'un homme est devenu l'étiage de la considération sociale qui lui est accordée. Le résultat en est que toute la société devient grossière et vulgaire. Car l'homme qui a amassé de l'or, le self-made man, comme on l'appelle, est celui qui a fait sa fortune dans la compétition du marché moderne. Et cet homme est souvent grossier ; il n'a pas de culture et peu d'instruction, il n'a même pas les bonnes manières usuelles ; il est rude, fruste et vulgaire dans ses façons, grossier dans son langage. Et c'est là, cependant, la sorte d'homme qui commence à diriger la société. Tels sont les rois de l'argent en Occident. Ce n'est pas en sagesse qu'ils sont rois parmi les hommes. Et ce sont ces hommes que l'on honore le plus, et chaque jour davantage, dans les pays occidentaux. [31] Le résultat est que la vie nationale devient vulgaire. Et c'est pourquoi nous avons, une fois de plus, besoin en Occident d'évaluer la valeur réelle selon un standard plus vrai (87).<br />… Nous ne pouvons, pour la reconstruction sociale, nous reposer uniquement sur les impulsions généreuses des hommes et des femmes les plus nobles et les plus spirituellement élevés. Il est nécessaire que tout le monde sente qu'il existe une loi qui, si l'on vit en accord avec elle, apporte le bonheur mais qui, si on la néglige, apporte la ruine, à longue ou brève échéance, mais inévitablement. Car rien n'exerce autant d'autorité sur l'esprit humain que cette sensation de l'existence d'une loi naturelle inviolable qui se manifeste autour de nous, au-dessous de nous, au-dessus de nous, une loi à laquelle nous ne pouvons échapper et à laquelle nous devons nous conformer, faute de quoi nous devons souffrir. Dans la société, aussi bien que dans la religion et dans la morale, nous devons faire appel à la raison, nous devons justifier nos propositions devant le tribunal de l'intelligence. C'est de cette façon seulement que nous pouvons amener ceux dont les instincts – issus du passé – sont antisociaux, à comprendre qu'ils ne peuvent satisfaire ces instincts parce que cette satisfaction aurait pour résultat la<br />ruine de la communauté, ruine dans laquelle ils seraient eux-mêmes, comme les autres, entrainés.<br />Que l'on permette à la pauvreté, à la misère, à l'ignorance, de se répandre dans le corps politique, et c'est tout le corps politique qui devient malade ; aucun de ses organes ne reste sain. Croire à l'Immanence de Dieu, c'est s'obliger à reconnaitre la Solidarité de l'Homme : "Il n'y a qu'un Esprit et qu'un Corps"… Tout projet de reconstruction sociale durable [32] doit être basé sur l'acceptation pratique d'une vie commune à laquelle nous participons tous. Cela signifie qu'il ne doit y avoir dans nos villes ni taudis, ni quartiers réservés au vice ; cela signifie la disparition de l'effrayante pauvreté qui ronge l'existence de millions de nos semblables. Cela signifie une acceptation et une compréhension de la Vie commune telles que, nous qui sommes cultivés et vivons confortablement, nous nous sentirons malades et torturés si nous ne faisons pas le maximum d'efforts pour soulager de leurs souffrances nos frères et nos soeurs ; la Vie collective, une fois réalisée, ne peut être estimée heureuse aussi longtemps que tant de misères sont négligées.<br />C'est un sentiment analogue à celui qui se manifeste dans la parenté de sang. Point n'est besoin d'une loi pour qu'un frère se sente tenu d'aider son frère ; la loi de l'amour annule tout besoin d'autre loi et c'est elle qui nous porte à assister un membre souffrant de notre famille. Et il est vrai que "Dieu a fait d'un même sang" tous les enfants des hommes ; et aussi longtemps que nous ne ressentons pas pour ceux qui se placent en dehors du cercle de la parenté les mêmes sentiments que ceux que nous éprouvons pour les membres de notre famille, aussi longtemps que tous les hommes ne représenteront pas pour nous une seule famille, aussi longtemps que selon une phrase des anciennes Écritures indoues – nous ne considèrerons pas nos ainés comme nos parents, nos contemporains comme des frères et nos cadets comme nos enfants, nous ne nous serons pas réellement élevés au niveau du point de vue humain. Car le sens de l'amour, de la compassion et de la sympathie – celui du Service, en un mot – que possèdent les vrais hommes et femmes, s'étend sur la terre, traverse la [33] mort et revient à la terre ; et c'est seulement dans la mesure où nous avons déployé cette qualité que nous sommes vraiment l'Homme.<br />Quels sont, dans notre société, ceux qui ont le plus besoin des conforts de la vie : bonne alimentation, bons vêtements, bons logements et loisirs véritablement délassants ? Bien certainement ceux qui travaillent, ceux qui donnent leur force à la production, pendant de longues heures, pour<br />satisfaire les besoins de tous. Et cependant, dans notre système actuel, ce sont justement ceux-là qui sont les plus mal nourris, les plus mal vêtus, les plus mal logés. Il est beaucoup plus pénible pour un homme épuisé par huit, neuf ou dix heures de labeur de rentrer, sa journée terminée, dans un taudis dont l'air est vicié et l'aspect répugnant, que ce ne le serait pour quelqu'un dont la fatigue serait moindre. On pourra dire qu'il y est moins sensible qu'une personne habituée à un autre genre de vie. C'est exact, car l'habitude rend apathique. Mais n'est-ce pas là, justement, la plus dure des condamnations de notre système social qui a écrasé nos travailleurs au point de leur enlever la faculté de se rendre compte de leurs déplorables conditions d'existence ? Nous les obligeons à devenir moins qu'humains et prenons ensuite prétexte de leur manque de raffinement pour nous excuser de les laisser en cet état. La civilisation moderne a échoué dans la tâche de rendre heureuses les masses populaires. Voyez les visages des pauvres ; ce sont les visages de gens tristes et las ; las du fardeau de la vie. Aussi longtemps que le peuple ne sera pas heureux, nous n'aurons pas le droit de parler de "Société" ; ce qui existe présentement n'est qu'un chaos bouillonnant d'unités sociales, sans organisation sociale. Mais nous prendrons graduellement en mains la question sociale en ayant pour [34] but la réalisation de l'admirable phrase : « De chacun selon ses capacités ; à chacun selon ses besoins. » Telle est la loi de la Famille, qui sera un jour la loi de l'État ; car elle est la vraie loi sociale. De même que l'on commence de nouveau à accepter la vérité de la réincarnation, les devoirs des ainés envers les plus jeunes, les droits des plus jeunes sur les ainés, seront reconnus ; les ainés donneront avec joie aide, protection et instruction et l'évolution des jeunes en sera hâtée.<br />L'Immanence de Dieu ; le devoir des forts de servir et de protéger ; la jonction du pouvoir et de la responsabilité ; la compréhension du fait que les grands et les forts n'ont pas de droits à revendiquer – mais que ces droits sont ceux des faibles et des sans-appuis – ces idéaux, lorsqu'ils seront reconnus régénèreront la Société et stimuleront les émotions les plus nobles du coeur humain, qui sont aimer, aider et servir. Il ne sera plus besoin d'une législation confiscatoire car l'amour sera la loi de la vie ; il s'agira de donner et non de prendre ; d'aider volontairement et non par contrainte. Le danger de guerre disparaitra alors et la paix, qui est le fruit de l'amour, se répandra sur les territoires (22).</p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 18pt;"><strong>ORGANISATION D'APRÈS-GUERRE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Tout le monde doit comprendre que dans les grandes luttes actuelles, celle que mène le Travail n'a pas pour base véritable la question des salaires. Le salaire n'est que le symbole du but poursuivi par le Travail. Les travailleurs visent à atteindre un niveau plus élevé de vie humaine afin de pouvoir arriver à connaitre et à partager certains bienêtre qui, pour vous et pour moi, sont tout naturels mais auxquels, à l'heure actuelle, [35] ils ne sont pas admis à participer. Une vie uniquement absorbée par le travail, où le repos nocturne n'intervient que pour permettre le travail du jour suivant, n'est pas une vie humaine. La vie humaine est quelque chose de plus haut, de plus noble, de plus grand que cela. Elle est l'Art autant que le Travail, car la Beauté est sa manifestation. Elle comporte des espoirs d'avenir dans les domaines du Savoir et de la Sagesse. Elle permet de jouir du moment présent par les plaisirs nobles que l'Art et la Culture rendent accessibles à l'Homme. Et je dirai que chaque homme, dans une nation, a droit à cette vie, quelle que soit la profession vers laquelle l'aient dirigé ses mains ou son cerveau.<br />Ce qu'il convient de reconnaitre à présent, c'est qu'il faut progresser dans une vie dont le but est un but collectif et dans laquelle le travail est effectué pour le bien de tous ; dans laquelle nous sommes guidés par le désir de nous aider les uns les autres et non par celui de nous piétiner les uns les autres. Telle est l'Union, dans laquelle nous devons inévitablement entrer. C'est la prochaine étape de l'évolution et si elle n'est pas acceptée de bon gré, elle se réalisera par la destruction car ce qui va contre la Nature ne peut être durable (30).<br />Il faut aussi considérer les différents avantages de la vie civilisée, qui ne devraient pas constituer une source de profits pour les individus. Par exemple, les chemins de fer et tous les autres moyens de transport nationaux. Il est évident que leur nationalisation en dirigerait les bénéfices non plus vers les poches de personnalités privées mais vers celles de la nation, permettant ainsi d'alléger les impôts.<br />La production de ce qui est nécessaire à tous devrait être contrôlée par tous. La grande production [36] sera sous le contrôle du gouvernement central, la petite production sous celui des gouvernements locaux, que ce soient les municipalités des grandes villes ou les Conseils élus des villages. Le commerce local et la fourniture des objets de consommation, dont la distribution peut être mieux assurée par des coopératives que par des particuliers qui en retirent tout le bénéfice, devraient être confiés à des<br />organismes élus par la population locale et qui seraient responsables devant leurs électeurs de la gestion des affaires… Le système de la lutte individuelle pour parvenir à la richesse aux dépens de la nation est défectueux, et al c'est à lui que l'on doit ces extrêmes de pauvreté et de richesse qui existent à présent.<br />Il ne doit pas être permis de laisser des individus monopoliser les instruments de la production lorsqu'on proclame dans le même temps que les richesses accumulées par ce monopole sont malhonnêtes. Il faut donc accorder à cette question de mures réflexions afin d'agir loyalement dans tous les domaines. Mais cela a été fait pendant la guerre. On a même été plus loin. On a imposé un impôt supplémentaire et les revenus dépassant un certain chiffre ont été lourdement taxés, ce qui était juste car les riches doivent supporter une part plus grande que les pauvres des charges de la nation. Mais pourquoi ne pas faire en temps de paix ce qui a été fait en temps de guerre ? Qu'y-a-t-il de magique dans la guerre qui fasse que, tant qu'elle dure, on agisse d'une manière juste et que l'on revienne, aussitôt la paix rétablie, à un système absurde ? Le seul résultat sera d'amener une autre guerre ou une autre révolution.<br />Le travail a été organisé pendant la guerre pour la production de munitions. Ce serait une terrible erreur que de ne pas transformer cette puissante organisation [37] en production de paix destinée à fournir aux populations des matériaux au lieu d'armes. Les mêmes mains qui ont tourné des obus peuvent confectionner des vêtements ; les mêmes mains qui construisaient les terribles armes de destruction peuvent fabriquer ce qui est nécessaire au temps de paix. Il ne faut pas perdre de vue le principe d'organisation issu des nécessités de la guerre et qui a eu pour résultat la spécialisation de chaque service dans un certain genre de travail… N'oublions pas cette leçon de la guerre ; ne laissons pas se perdre ce profit issu de la guerre, mais utilisons-le pour le bénéfice de tous.<br />Car il est vrai que dans tous les grands désastres, chacune des parties a des justifications et des torts. Le conflit devrait être réglé par arbitrage et non par une lutte à mort, par une bataille d'extermination, comme on dit. Il devrait être réglé par un jugement raisonné, par concessions mutuelles jusqu'à ce qu'un terrain d'entente soit trouvé qui épargnerait à la nation les douleurs de la guerre.<br />Si la prochaine civilisation est appelée à collaborer au lieu de rivaliser, à partager au lieu de prendre, à travailler dans l'union au lieu de laisser les classes s'entr'égorger, s'il en est ainsi, alors le moment est venu de le faire. L'Âge Nouveau, que prépare tout ce tumulte et dont la guerre elle-même – en apprenant à cette grande nation (la Grande-Bretagne) à s'organiser de manière à préserver sa vie nationale, – a été une préparation, est en vue. Et jamais cette leçon n'aurait pu être apprise lorsque les individus qui ont été si égoïstes dans leur compréhension de la responsabilité nationale étaient conduits par l'esprit de compétition. La guerre nous a obligés à apprendre comment organiser la production et comment la distribuer au profit de tous. Si nous arrivons à prendre [38] à coeur ce grand principe, nous poserons alors fermement les fondations de l'ère nouvelle de demain (31).<br />… Si le monde arrive actuellement à la fin d'une ère et se trouve au début d'une ère nouvelle, je pense qu'il doit être patent et évident pour chaque penseur et pour chaque étudiant que c'est vers les jeunes que nous devons nous tourner pour l'édification effective de l'Âge Nouveau et que les facultés qu'ils déploieront pour modeler cet Âge nouveau dépendront en grande partie de la nature de l'éducation qu'ils auront reçue. Ils montrent déjà des tendances à des idéaux et à des aspirations élevés. Mais nous, qui sommes leurs ainés, nous avons encore un devoir à remplir vis-à-vis d'eux : celui de ne pas entraver leur éducation et de leur donner la liberté de manifester les dons qu'ils ont apportés avec eux par la porte de la naissance : une éducation qui leur enseignera les devoirs du citoyen, qui correspondra aux idéaux qu'ils se sentent prêts à embrasser ; qui fera d'eux des citoyens plus grands et plus nobles que nous, leurs ainés, ne l'avons été ; qui leur donnera le gout du sacrifice plutôt que celui de l'avidité, le gout du travail en collaboration plutôt que l'esprit de compétition… Dans la nouvelle Civilisation qui se fait jour, bien qu'encore voilée et incomplète…, la puissance de la pensée sera reconnue et la civilisation extérieure sera modelée par la pensée des plus nobles et des meilleurs (23).<br />Il est glorieux pour nous de vivre en cette période critique et de nous offrir joyeusement à servir de celui à "la Puissance qui fonde la Justice", quel que soit le nom que nous puissions donner à cette Puissance. Servir est la vraie grandeur dans un monde tel que celui où nous vivons, où tant d'êtres souffrent obscurément et avec amertume, un monde qui a un profond besoin de l'aide de tous ceux qui aiment (33).</p> LES BASES DU MONDE NOUVEAU 2 — LES DEVOIRS QUI NOUS INCOMBENT 2019-06-23T10:45:01+00:00 2019-06-23T10:45:01+00:00 http://www.hierarchie.eu/les-bases-du-monde-nouveau-une-compilation-de-textes-d-annie-besant-1944/1069-les-bases-du-monde-nouveau-2-les-devoirs-qui-nous-incombent Super User bon.christo@free.fr <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LES BASES DU MONDE NOUVEAU</strong></span></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 18pt;"><strong>2 — LES DEVOIRS QUI NOUS INCOMBENT</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />2. Il est enjoint à tous de guérir les blessures causées par la guerre, d'aider à mettre sur pied la nouvelle civilisation, d'unir les êtres humains et foutes les créatures vivantes en une Fraternité universelle. Comment mènerons-nous à bien ces desseins supérieurs ?<br />Je considère que la Société théosophique sera appelée dans l'avenir à panser les blessures causées par cette terrible guerre fratricide. J'espère que, lorsque la guerre sera terminée, l'influence exercée par la Société dans les divers pays contribuera à rapprocher davantage les nations et je suis certaine qu'aucun Théosophe ne laissera pénétrer dans son coeur un sentiment de haine envers une nation quelle qu'elle soit. Souvenez-vous aussi que vous avez le devoir d'admettre la légitimité des idéaux qui inspirent les adversaires et que vous devez mettre tout le poids de votre pensée et de votre énergie au service de ceux de ces idéaux que nous devons toujours défendre : justice envers les petites nations, bonne foi publique, honneur public et observance des obligations contractées en vertu des traités internationaux. Notre devoir est d'agir ainsi parce que tout l'avenir du mondé dépend du fait que la parole donnée par une nation devienne une question d'honneur pour cette nation autant [40] qu'elle l'est pour un individu particulier. Les traités et les obligations internationaux ne prennent leur valeur véritable qu'en temps de guerre. C'est seulement lorsque les nations se combattent, que ces questions, et d'autres encore qui découlent de la guerre civilisée, deviennent d'actualité. Il serait inutile d'élaborer ces traités s'ils devaient être méconnus en temps de guerre et nous retomberions alors dans la barbarie. Je vous demanderai donc de vous souvenir de l'enseignement de la Bhagavad-Gîtâ ; de vous souvenir de ce que Shri Krishna a dit de la guerre ; de vous souvenir aussi que si l'on peut faire la guerre pour défendre un idéal ou pour accomplir un devoir, l'homme ne doit cependant abriter en lui aucun sentiment de haine, de vengeance ou d'antagonisme envers l'ennemi en tant que tel, mais uniquement envers les principes que l'ennemi peut incarner en période de guerre : "En combattant ainsi, vous ne commettrez pas de péché." Et c'est à tous les membres de la Société théosophique qu'il revient de démontrer que l'amour peut rester pur et sincère même au milieu du massacre et de la misère. De cette façon, nous pouvons accomplir à la fois notre devoir envers nos pays respectifs et notre devoir envers l'Humanité (34).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>AIDEZ AUTRUI !</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />C'est de vous et de vos semblables que dépend l'avenir de notre monde ; cet avenir dont vous verrez le premier stade et dans lequel vos enfants et vos petits-enfants pourront moissonner une grande partie de la récolte issue des semailles d'aujourd'hui.<br />Nous, moi et des millions de nos semblables devons [41] essayer de déterminer quelles sont les fondations indispensables à l'édification d'une civilisation durable. Nous n'avons le choix qu'entre une construction solide ou un déclin rapide. Il n'y a pas d'état intermédiaire (23).<br />Il n'est pas question pour l'instant de politique de parti ou de luttes partisanes. Ce que nous préparons, c'est le moule dans lequel devront être coulées les nations qui feront partie de la nouvelle civilisation et c'est au façonnage de ces moules que nous devons participer… La Société théosophique est appelée à prendre part à cette puissante création mondiale, à répandre ses idéaux sur le plan mental et à leur donner une forme matérielle utilisable pour la nouvelle civilisation. Je vous demande, mes Frères, de vous atteler avec moi à cette grande tâche… Vous paierez ainsi de retour, dans la mesure de vos moyens, les tendres soins dont nous ont comblés nos Frères ainés au cours des quarante dernières années, en Les aidant dans Leur OEuvre (35).<br />… Le devoir des Théosophes, à l'heure actuelle, est de jouer un rôle – adapté à la sphère particulière et aux aptitudes intellectuelles et morales de chacun –, en premier lieu dans le développement de leur propre pays et, en second lieu, dans celui de tous les autres pays, pris dans leur ensemble. Ils aideront ainsi l'Humanité à passer la dangereuse période de transition actuelle, qui est comme une mer tumultueuse et agitée que, seule, la barque des Principes est en mesure de traverser en devançant la tempête. Si nous ne pouvons réaliser cela, je ne vois pas à quoi auront servi les études que nous avons faites pendant des années… si nous n'avons rien appris de cette Sagesse que nous faisons profession d'enseigner, je crains alors que nous ne soyons des serviteurs bien inutiles et [42] que nous n'ayons failli dans l'accomplissement du but pour lequel il nous a été donné d'étudier cette sagesse divine (36).<br />… Il convient que le serviteur théosophe comprenne qu'il doit, à notre époque, aider autrui sans attendre d'aide pour lui-même. En temps normal, celui qui aide autrui est souvent aidé lui-même : des paroles<br />d'encouragement, des pensées réconfortantes lui parviennent et ses ainés en ce monde, de même que ses Frères invisibles, le guident, le consolent, l'instruisent et l'aident de cent façons. Combien d'appuis, d'enseignements, d'encouragements de ce genre n'avons-nous pas tous reçus ? Mais les temps ont changé ; nous voici plongés dans le Maëlstrom d'un grand conflit et la guerre, qui fait du monde entier un immense champ de bataille, n'est, sur notre monde inférieur, que le reflet de la grande "Guerre dans le Ciel" que se livrent les Seigneurs de la Lumière et les Seigneurs des Ténèbres : les premiers, pour élever l'Humanité, les seconds, pour l'avilir. Leur énergie se déverse sur la Terre par le canal d'êtres humains. Des hommes et des femmes, rendus aptes à ce rôle par la vie qu'ils ont menée, deviennent les canaux par lesquels les forces qui hâtent l'évolution et celles qui la retardent atteignent la Terre. Chaque Théosophe devrait être le canal par lequel les forces intégrantes des Maitres parviendraient aux nations. Chaque Théosophe devrait se placer au milieu du courant de ces forces et les laisser couler abondamment à travers lui pour fortifier et protéger le monde.<br />… Si chacun des membres de la Société théosophique se destinait délibérément à servir de canal aux forces du Droit, de la Justice, de la Foi et de la Protection des faibles, une immense impulsion en serait donnée aux armées qui combattent pour la civilisation, pour [43] le sauvetage de tout ce qui a été gagné par la civilisation au cours du dernier millénaire…</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>L'ÉLABORATION DES PLANS POUR L'AVENIR</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Tous les Théosophes suffisamment éclairés pour comprendre la nature de la lutte dans laquelle le monde est engagé, verront dans cette guerre le feu purificateur qui purge la cinquième sous-race de ses pires éléments et qui la prépare au prochain pas en avant de l'évolution. Tous les penchants à la discorde qui ont caractérisé cette sous-race, l'esprit de rivalité, l'oppression des faibles par les forts dans chaque pays et l'exploitation des peuples faibles ; la lutte entre le Travail et le Capital, la législation de classes, l'utilisation des forces acquises par la civilisation à des fins diaboliques de destruction et non à la tâche divine d'élévation de l'Humanité, – tout cela doit être brulé par le feu de la souffrance qui dévaste le monde. Le sacrifice des soldats, des marins, des médecins, des infirmières ; celui des ouvriers qui maintiennent la production tandis que leurs frères combattent, tout cela constitue l'apprentissage des peuples dans la voie d'une civilisation plus noble (37).<br />Nous pouvons, dans la mesure de nos humbles moyens, être aussi des constructeurs et nous pouvons aider à trouver la solution de bien des problèmes qui se posent autour de nous ; théoriquement pour l'instant, pratiquement "après la guerre". Ceux qui veulent remettre la discussion de ces problèmes à l'époque qui se trouvera être aussi celle de la reconstruction, font preuve de peu de sagesse. C'est justement l'époque actuelle qui permet d'établir des plans, de les esquisser et d'en faire la synthèse. D'aucuns seraient enclins [44] à laisser ces questions en suspens sous prétexte qu'elles seraient génératrices de "litiges" et de "controverses". Mais les périodes où nous n'avons pas la possibilité d'agir sont justement celles où il nous est loisible d'élaborer des plans et de les discuter. Le fait même d'admettre que l'époque de réalisation de ces plans n'est pas encore venue devrait suffire à éliminer les sentiments d'hostilité et à établir clairement que ce que nous formulons concerne seulement l'avenir. Les gens sages, en Grande-Bretagne, aux colonies, aux Indes, tournent leurs pensées vers la reconstruction ; et ils savent bien qu'avant de poser les pierres d'un édifice, il faut en avoir dressé les plans. La période actuelle nous donne le temps de nous livrer à de mures réflexions. La période agitée de l'action viendra ultérieurement (38).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>COMMENT FORMER LA SOCIÉTÉ</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />… Cette guerre n'est pas seulement une guerre entre nations ; elle est aussi une guerre d'idéologies. La place de tout Théosophe est aux côtés du Droit et de l'Honneur ; il est tenu de soutenir le caractère sacré des traités et d'assurer la protection des faibles. La seule issue possible de cette guerre est le triomphe du Droit sur l'Injustice. Si l'Injustice pouvait triompher, le monde entier entrerait dans une ère d'affreuses souffrances. La civilisation européenne périrait, comme ont péri celles de Babylone, d'Égypte et de Rome. L'Europe tomberait en ruines sous le talon des nouveaux Barbares. Cela ne sera pas (39)…<br />Et c'est parce que ceux qui se nomment Théosophes ont étudié pendant de longues années… les questions profondes qu'implique tout changement extérieur dans [45] la civilisation, que je crois qu'une responsabilité vous incombe, Frères Théosophes : celle de participer à la tâche de former l'opinion publique en vue des changements futurs qui se produiront dans la vie nationale. Tous les citoyens portent une lourde responsabilité, mais la vôtre est particulièrement lourde parce que vous avez plus de savoir ; et plus l'on a de savoir, plus les devoirs et les responsabilités sont grands.<br />Nous avons besoin, dans ce vaste domaine, de connaitre les idées qui émanent de toutes les classes de la société afin que tous les intérêts puissent être pris en considération et afin, surtout, qu'une vie réellement humaine puisse être assurée à tous les enfants nés dans ce Commonwealth futur. Car tel est le droit de l'enfant. Un entourage choisi, une instruction complète, une éducation chique adaptée à son origine, tels sont les éléments que l'enfant est en droit d'attendre de ses ainés et ses ainés ont le devoir de façonner la société de telle sorte que l'Union internationale des Nations Libres dans le grand Commonwealth futur puisse les lui donner (23).<br />Il faut essayer d'aider les gens là où ils sont et non là où vous êtes.<br />La chose essentielle est le bien du peuple et il ne sert à rien de parler de la fraternité humaine si vous n'êtes pas décidé à aider celui de vos frères qui se trouve près de vous. Il faut mettre la Théosophie en pratique. C'est à cela que vous devez servir. Je crois qu'il sera bon, lorsque vous étudierez soigneusement votre rayon d'action, de déterminer les mouvements qui s'y manifestent déjà afin d'éviter le risque de double emploi. Entrez dans ces mouvements et inculquez leur un sens théosophique ; les résultats de cette méthode sont plus efficaces. Ne créez pas vos mouvements autonomes… Essayez de déceler dans votre entourage [46] la qualité qui manque le plus et faites l'apport de cette qualité. Je vous demande instamment de ne pas restreindre votre Théosophie à l'enseignement de certaines doctrines. La Théosophie est une force dans la vie. Il vous faut la suivre.</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>INTÉRESSEZ-VOUS À LA POLITIQUE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />J'apprends que quelques-uns des meilleurs d'entre nous se tiennent à l'écart de la politique. Ils disent que c'est là une besogne fort sale et qu'ils ne veulent pas s'en mêler. Eh bien, occupez-vous de la politique et faites-en une chose propre. La politique est la vie d'un pays. Comment un pays peut-il rester grand si ses meilleurs éléments ne prennent pas part à cette vie ? Votre grande république n'a pas le droit de rester à l'écart des troubles que traverse, disons, l'Europe, ou toute autre partie du monde. Est-ce parce que cela impliquerait des ennuis ? Je ne connais pas très bien la doctrine de Monroë mais je pense qu'elle signifie qu'il faut se tenir éloigné du monde. Ne vous tenez pas en dehors de lui (15).<br />Le chemin que doit suivre le Théosophe me semble donc clair : c'est celui du sacrifice et de l'effort constants pour arracher ses frères à la pauvreté, à la misère, aux maux de toute sorte. Ce devoir est une lumière qui brille dans l'obscurité qui nous environne et qui sait si ce fanal, fidèlement suivi, ne sera pas le précurseur du Jour parfait (29) ?<br />Un Théosophe doit être autant citoyen du monde qu'il l'est de son propre pays ; il doit aimer toutes les autres nations et essayer de les rapprocher entre elles ; il doit les considérer avec respect et tenter de développer le sentiment de l'amitié qui, seul, est à même de [47] faire disparaitre les différences de races ; il doit préconiser la paix intérieure et extérieure : à l'intérieur, en rapprochant les communautés de façon qu'elles arrivent à former un tout ; à l'extérieur, en essayant de réunir les nations en une Fraternité, de façon qu'il ne puisse plus y avoir de guerre et que le monde soit exempt des malheurs qui l'accablent aujourd'hui (28).<br />L'unité fondamentale de l'espèce humaine est la vérité centrale de la race future ; les nations qui, les premières, comprendront et mettront en pratique cette haute conception se placeront en tête dans l'avenir et l'Humanité se rangera derrière elles. Ceux qui l'ont compris, ceux qui l'enseignent, peuvent échouer pour le moment, mais cet échec même est la semence d'où germera le succès certain.<br />C'est à nous, Théosophes, qui tenons pour vérité l'unité spirituelle du genre humain, qu'il incombe de mettre nos croyances en pratique en enseignant la Paix, la Fraternité, l'Union des classes, l'élimination des sentiments d'antipathie, l'acceptation des devoirs mutuels. C'est aux plus forts d'entre nous qu'il revient de rendre les meilleurs services, aux plus sages de fournir les enseignements les plus élevés. Que notre volonté à tous soit d'apprendre et de partager. Nous hâterons ainsi l'aube d'un jour meilleur et nous préparerons la terre à recevoir la race à venir (40).</p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LES BASES DU MONDE NOUVEAU</strong></span></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 18pt;"><strong>2 — LES DEVOIRS QUI NOUS INCOMBENT</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />2. Il est enjoint à tous de guérir les blessures causées par la guerre, d'aider à mettre sur pied la nouvelle civilisation, d'unir les êtres humains et foutes les créatures vivantes en une Fraternité universelle. Comment mènerons-nous à bien ces desseins supérieurs ?<br />Je considère que la Société théosophique sera appelée dans l'avenir à panser les blessures causées par cette terrible guerre fratricide. J'espère que, lorsque la guerre sera terminée, l'influence exercée par la Société dans les divers pays contribuera à rapprocher davantage les nations et je suis certaine qu'aucun Théosophe ne laissera pénétrer dans son coeur un sentiment de haine envers une nation quelle qu'elle soit. Souvenez-vous aussi que vous avez le devoir d'admettre la légitimité des idéaux qui inspirent les adversaires et que vous devez mettre tout le poids de votre pensée et de votre énergie au service de ceux de ces idéaux que nous devons toujours défendre : justice envers les petites nations, bonne foi publique, honneur public et observance des obligations contractées en vertu des traités internationaux. Notre devoir est d'agir ainsi parce que tout l'avenir du mondé dépend du fait que la parole donnée par une nation devienne une question d'honneur pour cette nation autant [40] qu'elle l'est pour un individu particulier. Les traités et les obligations internationaux ne prennent leur valeur véritable qu'en temps de guerre. C'est seulement lorsque les nations se combattent, que ces questions, et d'autres encore qui découlent de la guerre civilisée, deviennent d'actualité. Il serait inutile d'élaborer ces traités s'ils devaient être méconnus en temps de guerre et nous retomberions alors dans la barbarie. Je vous demanderai donc de vous souvenir de l'enseignement de la Bhagavad-Gîtâ ; de vous souvenir de ce que Shri Krishna a dit de la guerre ; de vous souvenir aussi que si l'on peut faire la guerre pour défendre un idéal ou pour accomplir un devoir, l'homme ne doit cependant abriter en lui aucun sentiment de haine, de vengeance ou d'antagonisme envers l'ennemi en tant que tel, mais uniquement envers les principes que l'ennemi peut incarner en période de guerre : "En combattant ainsi, vous ne commettrez pas de péché." Et c'est à tous les membres de la Société théosophique qu'il revient de démontrer que l'amour peut rester pur et sincère même au milieu du massacre et de la misère. De cette façon, nous pouvons accomplir à la fois notre devoir envers nos pays respectifs et notre devoir envers l'Humanité (34).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>AIDEZ AUTRUI !</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />C'est de vous et de vos semblables que dépend l'avenir de notre monde ; cet avenir dont vous verrez le premier stade et dans lequel vos enfants et vos petits-enfants pourront moissonner une grande partie de la récolte issue des semailles d'aujourd'hui.<br />Nous, moi et des millions de nos semblables devons [41] essayer de déterminer quelles sont les fondations indispensables à l'édification d'une civilisation durable. Nous n'avons le choix qu'entre une construction solide ou un déclin rapide. Il n'y a pas d'état intermédiaire (23).<br />Il n'est pas question pour l'instant de politique de parti ou de luttes partisanes. Ce que nous préparons, c'est le moule dans lequel devront être coulées les nations qui feront partie de la nouvelle civilisation et c'est au façonnage de ces moules que nous devons participer… La Société théosophique est appelée à prendre part à cette puissante création mondiale, à répandre ses idéaux sur le plan mental et à leur donner une forme matérielle utilisable pour la nouvelle civilisation. Je vous demande, mes Frères, de vous atteler avec moi à cette grande tâche… Vous paierez ainsi de retour, dans la mesure de vos moyens, les tendres soins dont nous ont comblés nos Frères ainés au cours des quarante dernières années, en Les aidant dans Leur OEuvre (35).<br />… Le devoir des Théosophes, à l'heure actuelle, est de jouer un rôle – adapté à la sphère particulière et aux aptitudes intellectuelles et morales de chacun –, en premier lieu dans le développement de leur propre pays et, en second lieu, dans celui de tous les autres pays, pris dans leur ensemble. Ils aideront ainsi l'Humanité à passer la dangereuse période de transition actuelle, qui est comme une mer tumultueuse et agitée que, seule, la barque des Principes est en mesure de traverser en devançant la tempête. Si nous ne pouvons réaliser cela, je ne vois pas à quoi auront servi les études que nous avons faites pendant des années… si nous n'avons rien appris de cette Sagesse que nous faisons profession d'enseigner, je crains alors que nous ne soyons des serviteurs bien inutiles et [42] que nous n'ayons failli dans l'accomplissement du but pour lequel il nous a été donné d'étudier cette sagesse divine (36).<br />… Il convient que le serviteur théosophe comprenne qu'il doit, à notre époque, aider autrui sans attendre d'aide pour lui-même. En temps normal, celui qui aide autrui est souvent aidé lui-même : des paroles<br />d'encouragement, des pensées réconfortantes lui parviennent et ses ainés en ce monde, de même que ses Frères invisibles, le guident, le consolent, l'instruisent et l'aident de cent façons. Combien d'appuis, d'enseignements, d'encouragements de ce genre n'avons-nous pas tous reçus ? Mais les temps ont changé ; nous voici plongés dans le Maëlstrom d'un grand conflit et la guerre, qui fait du monde entier un immense champ de bataille, n'est, sur notre monde inférieur, que le reflet de la grande "Guerre dans le Ciel" que se livrent les Seigneurs de la Lumière et les Seigneurs des Ténèbres : les premiers, pour élever l'Humanité, les seconds, pour l'avilir. Leur énergie se déverse sur la Terre par le canal d'êtres humains. Des hommes et des femmes, rendus aptes à ce rôle par la vie qu'ils ont menée, deviennent les canaux par lesquels les forces qui hâtent l'évolution et celles qui la retardent atteignent la Terre. Chaque Théosophe devrait être le canal par lequel les forces intégrantes des Maitres parviendraient aux nations. Chaque Théosophe devrait se placer au milieu du courant de ces forces et les laisser couler abondamment à travers lui pour fortifier et protéger le monde.<br />… Si chacun des membres de la Société théosophique se destinait délibérément à servir de canal aux forces du Droit, de la Justice, de la Foi et de la Protection des faibles, une immense impulsion en serait donnée aux armées qui combattent pour la civilisation, pour [43] le sauvetage de tout ce qui a été gagné par la civilisation au cours du dernier millénaire…</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>L'ÉLABORATION DES PLANS POUR L'AVENIR</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Tous les Théosophes suffisamment éclairés pour comprendre la nature de la lutte dans laquelle le monde est engagé, verront dans cette guerre le feu purificateur qui purge la cinquième sous-race de ses pires éléments et qui la prépare au prochain pas en avant de l'évolution. Tous les penchants à la discorde qui ont caractérisé cette sous-race, l'esprit de rivalité, l'oppression des faibles par les forts dans chaque pays et l'exploitation des peuples faibles ; la lutte entre le Travail et le Capital, la législation de classes, l'utilisation des forces acquises par la civilisation à des fins diaboliques de destruction et non à la tâche divine d'élévation de l'Humanité, – tout cela doit être brulé par le feu de la souffrance qui dévaste le monde. Le sacrifice des soldats, des marins, des médecins, des infirmières ; celui des ouvriers qui maintiennent la production tandis que leurs frères combattent, tout cela constitue l'apprentissage des peuples dans la voie d'une civilisation plus noble (37).<br />Nous pouvons, dans la mesure de nos humbles moyens, être aussi des constructeurs et nous pouvons aider à trouver la solution de bien des problèmes qui se posent autour de nous ; théoriquement pour l'instant, pratiquement "après la guerre". Ceux qui veulent remettre la discussion de ces problèmes à l'époque qui se trouvera être aussi celle de la reconstruction, font preuve de peu de sagesse. C'est justement l'époque actuelle qui permet d'établir des plans, de les esquisser et d'en faire la synthèse. D'aucuns seraient enclins [44] à laisser ces questions en suspens sous prétexte qu'elles seraient génératrices de "litiges" et de "controverses". Mais les périodes où nous n'avons pas la possibilité d'agir sont justement celles où il nous est loisible d'élaborer des plans et de les discuter. Le fait même d'admettre que l'époque de réalisation de ces plans n'est pas encore venue devrait suffire à éliminer les sentiments d'hostilité et à établir clairement que ce que nous formulons concerne seulement l'avenir. Les gens sages, en Grande-Bretagne, aux colonies, aux Indes, tournent leurs pensées vers la reconstruction ; et ils savent bien qu'avant de poser les pierres d'un édifice, il faut en avoir dressé les plans. La période actuelle nous donne le temps de nous livrer à de mures réflexions. La période agitée de l'action viendra ultérieurement (38).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>COMMENT FORMER LA SOCIÉTÉ</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />… Cette guerre n'est pas seulement une guerre entre nations ; elle est aussi une guerre d'idéologies. La place de tout Théosophe est aux côtés du Droit et de l'Honneur ; il est tenu de soutenir le caractère sacré des traités et d'assurer la protection des faibles. La seule issue possible de cette guerre est le triomphe du Droit sur l'Injustice. Si l'Injustice pouvait triompher, le monde entier entrerait dans une ère d'affreuses souffrances. La civilisation européenne périrait, comme ont péri celles de Babylone, d'Égypte et de Rome. L'Europe tomberait en ruines sous le talon des nouveaux Barbares. Cela ne sera pas (39)…<br />Et c'est parce que ceux qui se nomment Théosophes ont étudié pendant de longues années… les questions profondes qu'implique tout changement extérieur dans [45] la civilisation, que je crois qu'une responsabilité vous incombe, Frères Théosophes : celle de participer à la tâche de former l'opinion publique en vue des changements futurs qui se produiront dans la vie nationale. Tous les citoyens portent une lourde responsabilité, mais la vôtre est particulièrement lourde parce que vous avez plus de savoir ; et plus l'on a de savoir, plus les devoirs et les responsabilités sont grands.<br />Nous avons besoin, dans ce vaste domaine, de connaitre les idées qui émanent de toutes les classes de la société afin que tous les intérêts puissent être pris en considération et afin, surtout, qu'une vie réellement humaine puisse être assurée à tous les enfants nés dans ce Commonwealth futur. Car tel est le droit de l'enfant. Un entourage choisi, une instruction complète, une éducation chique adaptée à son origine, tels sont les éléments que l'enfant est en droit d'attendre de ses ainés et ses ainés ont le devoir de façonner la société de telle sorte que l'Union internationale des Nations Libres dans le grand Commonwealth futur puisse les lui donner (23).<br />Il faut essayer d'aider les gens là où ils sont et non là où vous êtes.<br />La chose essentielle est le bien du peuple et il ne sert à rien de parler de la fraternité humaine si vous n'êtes pas décidé à aider celui de vos frères qui se trouve près de vous. Il faut mettre la Théosophie en pratique. C'est à cela que vous devez servir. Je crois qu'il sera bon, lorsque vous étudierez soigneusement votre rayon d'action, de déterminer les mouvements qui s'y manifestent déjà afin d'éviter le risque de double emploi. Entrez dans ces mouvements et inculquez leur un sens théosophique ; les résultats de cette méthode sont plus efficaces. Ne créez pas vos mouvements autonomes… Essayez de déceler dans votre entourage [46] la qualité qui manque le plus et faites l'apport de cette qualité. Je vous demande instamment de ne pas restreindre votre Théosophie à l'enseignement de certaines doctrines. La Théosophie est une force dans la vie. Il vous faut la suivre.</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>INTÉRESSEZ-VOUS À LA POLITIQUE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />J'apprends que quelques-uns des meilleurs d'entre nous se tiennent à l'écart de la politique. Ils disent que c'est là une besogne fort sale et qu'ils ne veulent pas s'en mêler. Eh bien, occupez-vous de la politique et faites-en une chose propre. La politique est la vie d'un pays. Comment un pays peut-il rester grand si ses meilleurs éléments ne prennent pas part à cette vie ? Votre grande république n'a pas le droit de rester à l'écart des troubles que traverse, disons, l'Europe, ou toute autre partie du monde. Est-ce parce que cela impliquerait des ennuis ? Je ne connais pas très bien la doctrine de Monroë mais je pense qu'elle signifie qu'il faut se tenir éloigné du monde. Ne vous tenez pas en dehors de lui (15).<br />Le chemin que doit suivre le Théosophe me semble donc clair : c'est celui du sacrifice et de l'effort constants pour arracher ses frères à la pauvreté, à la misère, aux maux de toute sorte. Ce devoir est une lumière qui brille dans l'obscurité qui nous environne et qui sait si ce fanal, fidèlement suivi, ne sera pas le précurseur du Jour parfait (29) ?<br />Un Théosophe doit être autant citoyen du monde qu'il l'est de son propre pays ; il doit aimer toutes les autres nations et essayer de les rapprocher entre elles ; il doit les considérer avec respect et tenter de développer le sentiment de l'amitié qui, seul, est à même de [47] faire disparaitre les différences de races ; il doit préconiser la paix intérieure et extérieure : à l'intérieur, en rapprochant les communautés de façon qu'elles arrivent à former un tout ; à l'extérieur, en essayant de réunir les nations en une Fraternité, de façon qu'il ne puisse plus y avoir de guerre et que le monde soit exempt des malheurs qui l'accablent aujourd'hui (28).<br />L'unité fondamentale de l'espèce humaine est la vérité centrale de la race future ; les nations qui, les premières, comprendront et mettront en pratique cette haute conception se placeront en tête dans l'avenir et l'Humanité se rangera derrière elles. Ceux qui l'ont compris, ceux qui l'enseignent, peuvent échouer pour le moment, mais cet échec même est la semence d'où germera le succès certain.<br />C'est à nous, Théosophes, qui tenons pour vérité l'unité spirituelle du genre humain, qu'il incombe de mettre nos croyances en pratique en enseignant la Paix, la Fraternité, l'Union des classes, l'élimination des sentiments d'antipathie, l'acceptation des devoirs mutuels. C'est aux plus forts d'entre nous qu'il revient de rendre les meilleurs services, aux plus sages de fournir les enseignements les plus élevés. Que notre volonté à tous soit d'apprendre et de partager. Nous hâterons ainsi l'aube d'un jour meilleur et nous préparerons la terre à recevoir la race à venir (40).</p> LES BASES DU MONDE NOUVEAU 3 - LA PAIX 2019-06-23T10:47:26+00:00 2019-06-23T10:47:26+00:00 http://www.hierarchie.eu/les-bases-du-monde-nouveau-une-compilation-de-textes-d-annie-besant-1944/1070-les-bases-du-monde-nouveau-3-la-paix Super User bon.christo@free.fr <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LES BASES DU MONDE NOUVEAU</strong><strong><br /><br /></strong></span></p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 18pt;"><strong>3 - LA PAIX</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />3. Le plus grand problème que le monde ait actuellement à résoudre est celui de la Paix prochaine qui sera, il faut l'espérer, le fruit splendide né de la guerre et de ses sacrifices. Quelle sorte de Paix peut être digne de ces sacrifices ?<br />La paix mondiale ne peut être assurée que si les nations font honneur aux traités qu'elles ont signés, de la même façon que les individus font honneur aux contrats qu'ils ont conclus. La société retomberait dans la barbarie si, individuellement, les hommes reniaient leurs promesses, déchiraient leurs contrats et refusaient de faire honneur à la parole donnée. Tous les hommes de bonne volonté doivent s'efforcer d'introduire dans les relations internationales les mêmes obligations morales que s'imposent les individus. Les guerres entre nations ne cesseront d'avoir lieu que si la Justice est admise par tous et si le pays du plus fort est empêché par l'action commune des peuples d'envahir et de piller les pays faibles, de la même manière que les voleurs et les assassins sont arrêtés par la police. Tant que ce résultat ne sera pas obtenu, toute nation faible protégée par un traité devra être défendue par les nations fortes (41).<br />… Bien que la paix soit le but poursuivi, il faudra gravir bien des échelons pénibles avant que le monde [49] soit prêt à l'accueillir. Le Maitre Intérieur Immortel devra avoir solidement instauré son règne dans nos coeurs avant que l'on puisse se passer de la contrainte des lois externes. S'il en était autrement, ceux qui se trouvent au plus bas degré de l'évolution extermineraient ceux qui sont parvenus aux échelons supérieurs, ainsi que la populace juive a mis le Christ à mort (42).<br />Dans le coeur même de l'Humanité réside le désir de paix. Mais la passion de la prospérité matérielle rend les peuples de la terre aveugles à cette vérité qu'ils sont les enfants de Dieu, dont l'un des multiples noms est : Paix. Ils ne reprendront conscience de la réalité que lorsqu'ils auront substitué à leur passion de la prospérité matérielle la passion de la perfection morale.<br />Comment susciter cette aspiration parmi les nations ? Non pas par le désarmement politique ou économique mais bien par la suppression de cette désaffection entre hommes qui, tel un chancre, a rongé jusqu'aux organes vitaux de notre monde (24).<br />Et ceci, dans sa force consciente, est une des grandes leçons de la guerre. Cette leçon nous enseigne que c'est uniquement en allant vers un idéal supérieur que l'on parviendra à provoquer de grands changements sociaux et à améliorer les conditions d'existence de la société, prise dans son ensemble. L'argumentation dans ce sens, aussi saine soit-elle, ne portera pas ses fruits si elle est utilisée seule car la majorité des gens pensent, en réalité, fort peu ; ils ne font guère, en cette matière, que suivre le courant. Les appels aux sentiments émotifs sont également insuffisants ; il est probable qu'une émotion non canalisée par le savoir deviendrait une force destructrice plutôt que bénéfique. Elle serait incapable de construire le grand édifice de l'avenir. La régénération de la société ne [50] sera donc obtenue ni par des appels à la logique, ni par des appels aux sentiments. C'est à quelque chose de plus élevé, de plus noble, de plus grand, qu'il faut faire appel. Et ce quelque chose peut être trouvé en chaque homme parce que chaque homme porte en soi le Dieu caché qui répond aux idéaux les plus élevés. Il faut que ce soit un idéal supérieur, qui s'adresse à ce que l'homme a de désintéressé et non à ce qu'il a d'égoïste (31).<br />Si chacun de nous se met au travail avec zèle et constance jusqu'à ce que chaque être ait débarrassé son coeur de toute trace de ressentiment contre ceux qu'il suppose l'avoir blessé, nous nous apercevrons un jour, peut-être avec surprise, que la Paix règne sur le monde entier (43).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>LE DANGER EST…</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />… Le danger est que nous oubliions ce que nous ont enseigné les combats de la guerre et que les sentiments anciens ne fassent revivre – comme c'est le cas aujourd'hui – la désunion des classes, qui devraient être unies. Là est le danger qui menace la paix. Nous tomberions alors d'une guerre dans une autre, de la guerre entre nations à la guerre entre classes, aussi effrayante – plus effrayante peut-être – que la première car elle détruit le sentiment de la patrie commune, qui précède nécessairement celui de la Fraternité (31).<br />… Du point de vue de l'Occultiste, l'opinion selon laquelle la paix ne devra être conclue avec l'Empire germanique que lorsque ce dernier aura été écrasé au point de ne plus pouvoir menacer la liberté et la paix en Europe, est une opinion juste. Pour utiliser [51] une phrase courante : "la guerre doit être menée jusqu'au bout".<br />… Mais si l'Occultiste reconnait qu'il est nécessaire pour la sécurité du monde que l'Allemagne soit mise hors d'état de nuire, il ne peut cependant pas la haïr. Il sait que la Volonté divine en cours d'évolution doit être accomplie et ayant appris que cette volonté dirige l'évolution vers la formation de Commonwealths coopératifs unis en de grandes Fédérations, soumises à la Loi internationale, il comprend la nécessité absolue de détruire l'autocratie, de remplacer la force par la loi, de maintenir le caractère sacré de la parole donnée par une nation et l'inviolabilité des traités aussi longtemps que leurs signataires ne les ont pas annulés par consentement mutuel. L'Allemagne s'est identifiée à l'autocratie, à la force ; elle s'est octroyé la liberté de renier la parole donnée et de déchirer un traité lorsque cette parole et ce traité sont susceptibles de mettre obstacle à ses projets d'expansion. Ces principes l'obligent à avoir recours à la guerre (elle en a, de mémoire d'homme, provoqué quatre en Europe) et ils sont incompatibles avec la structure de la civilisation future. L'Allemagne doit donc être privée des moyens dont elle dispose pour imposer ces principes. Si l'Occultiste raisonne ainsi, ce n'est donc pas parce qu'il ressent de la haine pour ce pays – il ne peut éprouver à son égard qu'une grande pitié –, mais bien parce que la Volonté divine en évolution est contraire à ces principes. Le pays qui les incarne doit donc être écarté de notre chemin et le meilleur moyen dont nous disposions pour y parvenir est la guerre actuelle. Il faut donc qu'elle soit menée jusqu'à l'accomplissement de son objet.<br />Lorsque cet objet sera rempli, l'Occultiste se trouvera opposé à ceux dont il aura jusque-là, applaudi [52] et encouragé la détermination de "lutter jusqu'au bout". Pour l'Occultiste, cette guerre doit aboutir à des siècles de paix. Il ne peut donc approuver la proposition de faire de l'Allemagne un pays hors-la-loi, un objet de haine pour la famille des nations ; il ne peut approuver non plus celle de lui fermer, une fois la paix revenue, l'accès des pays avec lesquels elle est actuellement en guerre. Lorsqu'elle aura été mise hors d'état de nuire, comme ce sera le cas, il faudra l'aider à reprendre sa place parmi les peuples libres et non lui infliger l'amertume de l'ostracisme.<br />La Ligue antigermanique me semble donc incarner un principe faux, appelé à perpétuer les antipathies nationales et qui ressort du même état d'esprit que "l'Hymne de Haine" – représentatif de l'état d'esprit actuel des Allemands –, antihumain et dégradant. Cette Ligue de même que "L'Hymne de Haine", est un rejeton de la guerre mais elle est contraire au vaillant esprit de nos soldats. Ne peut-on plutôt s'efforcer de stimuler leur aptitude au pardon, leur empressement à sauver un ennemi blessé ? L'Allemagne sortira<br />de la guerre grièvement blessée. La Croix-Rouge devrait flotter sur elle, et la Croix-Rouge est une protection (44).<br />* * *<br />… Des maux et des horreurs du champ de bataille surgira une fraternité plus vaste et lorsque l'Oriental rencontrera son compagnon d'Occident, cette chanson pourra parcourir le monde :<br />Il n'existe ni Orient ni Occident<br />Ni frontières, ni origine, ni naissance<br />Lorsque deux hommes forts se trouvent face à face,<br />Même s'ils viennent des deux bouts de la Terre (32</p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LES BASES DU MONDE NOUVEAU</strong><strong><br /><br /></strong></span></p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 18pt;"><strong>3 - LA PAIX</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />3. Le plus grand problème que le monde ait actuellement à résoudre est celui de la Paix prochaine qui sera, il faut l'espérer, le fruit splendide né de la guerre et de ses sacrifices. Quelle sorte de Paix peut être digne de ces sacrifices ?<br />La paix mondiale ne peut être assurée que si les nations font honneur aux traités qu'elles ont signés, de la même façon que les individus font honneur aux contrats qu'ils ont conclus. La société retomberait dans la barbarie si, individuellement, les hommes reniaient leurs promesses, déchiraient leurs contrats et refusaient de faire honneur à la parole donnée. Tous les hommes de bonne volonté doivent s'efforcer d'introduire dans les relations internationales les mêmes obligations morales que s'imposent les individus. Les guerres entre nations ne cesseront d'avoir lieu que si la Justice est admise par tous et si le pays du plus fort est empêché par l'action commune des peuples d'envahir et de piller les pays faibles, de la même manière que les voleurs et les assassins sont arrêtés par la police. Tant que ce résultat ne sera pas obtenu, toute nation faible protégée par un traité devra être défendue par les nations fortes (41).<br />… Bien que la paix soit le but poursuivi, il faudra gravir bien des échelons pénibles avant que le monde [49] soit prêt à l'accueillir. Le Maitre Intérieur Immortel devra avoir solidement instauré son règne dans nos coeurs avant que l'on puisse se passer de la contrainte des lois externes. S'il en était autrement, ceux qui se trouvent au plus bas degré de l'évolution extermineraient ceux qui sont parvenus aux échelons supérieurs, ainsi que la populace juive a mis le Christ à mort (42).<br />Dans le coeur même de l'Humanité réside le désir de paix. Mais la passion de la prospérité matérielle rend les peuples de la terre aveugles à cette vérité qu'ils sont les enfants de Dieu, dont l'un des multiples noms est : Paix. Ils ne reprendront conscience de la réalité que lorsqu'ils auront substitué à leur passion de la prospérité matérielle la passion de la perfection morale.<br />Comment susciter cette aspiration parmi les nations ? Non pas par le désarmement politique ou économique mais bien par la suppression de cette désaffection entre hommes qui, tel un chancre, a rongé jusqu'aux organes vitaux de notre monde (24).<br />Et ceci, dans sa force consciente, est une des grandes leçons de la guerre. Cette leçon nous enseigne que c'est uniquement en allant vers un idéal supérieur que l'on parviendra à provoquer de grands changements sociaux et à améliorer les conditions d'existence de la société, prise dans son ensemble. L'argumentation dans ce sens, aussi saine soit-elle, ne portera pas ses fruits si elle est utilisée seule car la majorité des gens pensent, en réalité, fort peu ; ils ne font guère, en cette matière, que suivre le courant. Les appels aux sentiments émotifs sont également insuffisants ; il est probable qu'une émotion non canalisée par le savoir deviendrait une force destructrice plutôt que bénéfique. Elle serait incapable de construire le grand édifice de l'avenir. La régénération de la société ne [50] sera donc obtenue ni par des appels à la logique, ni par des appels aux sentiments. C'est à quelque chose de plus élevé, de plus noble, de plus grand, qu'il faut faire appel. Et ce quelque chose peut être trouvé en chaque homme parce que chaque homme porte en soi le Dieu caché qui répond aux idéaux les plus élevés. Il faut que ce soit un idéal supérieur, qui s'adresse à ce que l'homme a de désintéressé et non à ce qu'il a d'égoïste (31).<br />Si chacun de nous se met au travail avec zèle et constance jusqu'à ce que chaque être ait débarrassé son coeur de toute trace de ressentiment contre ceux qu'il suppose l'avoir blessé, nous nous apercevrons un jour, peut-être avec surprise, que la Paix règne sur le monde entier (43).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>LE DANGER EST…</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />… Le danger est que nous oubliions ce que nous ont enseigné les combats de la guerre et que les sentiments anciens ne fassent revivre – comme c'est le cas aujourd'hui – la désunion des classes, qui devraient être unies. Là est le danger qui menace la paix. Nous tomberions alors d'une guerre dans une autre, de la guerre entre nations à la guerre entre classes, aussi effrayante – plus effrayante peut-être – que la première car elle détruit le sentiment de la patrie commune, qui précède nécessairement celui de la Fraternité (31).<br />… Du point de vue de l'Occultiste, l'opinion selon laquelle la paix ne devra être conclue avec l'Empire germanique que lorsque ce dernier aura été écrasé au point de ne plus pouvoir menacer la liberté et la paix en Europe, est une opinion juste. Pour utiliser [51] une phrase courante : "la guerre doit être menée jusqu'au bout".<br />… Mais si l'Occultiste reconnait qu'il est nécessaire pour la sécurité du monde que l'Allemagne soit mise hors d'état de nuire, il ne peut cependant pas la haïr. Il sait que la Volonté divine en cours d'évolution doit être accomplie et ayant appris que cette volonté dirige l'évolution vers la formation de Commonwealths coopératifs unis en de grandes Fédérations, soumises à la Loi internationale, il comprend la nécessité absolue de détruire l'autocratie, de remplacer la force par la loi, de maintenir le caractère sacré de la parole donnée par une nation et l'inviolabilité des traités aussi longtemps que leurs signataires ne les ont pas annulés par consentement mutuel. L'Allemagne s'est identifiée à l'autocratie, à la force ; elle s'est octroyé la liberté de renier la parole donnée et de déchirer un traité lorsque cette parole et ce traité sont susceptibles de mettre obstacle à ses projets d'expansion. Ces principes l'obligent à avoir recours à la guerre (elle en a, de mémoire d'homme, provoqué quatre en Europe) et ils sont incompatibles avec la structure de la civilisation future. L'Allemagne doit donc être privée des moyens dont elle dispose pour imposer ces principes. Si l'Occultiste raisonne ainsi, ce n'est donc pas parce qu'il ressent de la haine pour ce pays – il ne peut éprouver à son égard qu'une grande pitié –, mais bien parce que la Volonté divine en évolution est contraire à ces principes. Le pays qui les incarne doit donc être écarté de notre chemin et le meilleur moyen dont nous disposions pour y parvenir est la guerre actuelle. Il faut donc qu'elle soit menée jusqu'à l'accomplissement de son objet.<br />Lorsque cet objet sera rempli, l'Occultiste se trouvera opposé à ceux dont il aura jusque-là, applaudi [52] et encouragé la détermination de "lutter jusqu'au bout". Pour l'Occultiste, cette guerre doit aboutir à des siècles de paix. Il ne peut donc approuver la proposition de faire de l'Allemagne un pays hors-la-loi, un objet de haine pour la famille des nations ; il ne peut approuver non plus celle de lui fermer, une fois la paix revenue, l'accès des pays avec lesquels elle est actuellement en guerre. Lorsqu'elle aura été mise hors d'état de nuire, comme ce sera le cas, il faudra l'aider à reprendre sa place parmi les peuples libres et non lui infliger l'amertume de l'ostracisme.<br />La Ligue antigermanique me semble donc incarner un principe faux, appelé à perpétuer les antipathies nationales et qui ressort du même état d'esprit que "l'Hymne de Haine" – représentatif de l'état d'esprit actuel des Allemands –, antihumain et dégradant. Cette Ligue de même que "L'Hymne de Haine", est un rejeton de la guerre mais elle est contraire au vaillant esprit de nos soldats. Ne peut-on plutôt s'efforcer de stimuler leur aptitude au pardon, leur empressement à sauver un ennemi blessé ? L'Allemagne sortira<br />de la guerre grièvement blessée. La Croix-Rouge devrait flotter sur elle, et la Croix-Rouge est une protection (44).<br />* * *<br />… Des maux et des horreurs du champ de bataille surgira une fraternité plus vaste et lorsque l'Oriental rencontrera son compagnon d'Occident, cette chanson pourra parcourir le monde :<br />Il n'existe ni Orient ni Occident<br />Ni frontières, ni origine, ni naissance<br />Lorsque deux hommes forts se trouvent face à face,<br />Même s'ils viennent des deux bouts de la Terre (32</p> LES BASES DU MONDE NOUVEAU 4 - LES BUTS SUPÉRIEURS DE LA GUERRE 2019-06-23T10:50:36+00:00 2019-06-23T10:50:36+00:00 http://www.hierarchie.eu/les-bases-du-monde-nouveau-une-compilation-de-textes-d-annie-besant-1944/1071-les-bases-du-monde-nouveau-4-les-buts-superieurs-de-la-guerre Super User bon.christo@free.fr <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LES BASES DU MONDE NOUVEAU</strong></span></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 18pt;"><strong>4 - LES BUTS SUPÉRIEURS DE LA GUERRE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />4. D'éminentes personnalités considèrent ces deux guerres mondiales comme les avant-coureurs d'une nouvelle civilisation et d'une paix établie. Est-il donc vrai que la guerre, malgré les dévastations qu'elle cause et le sang qu'elle fait répandre, a un but évolutif et qu'elle a placé dans le Gouvernement intérieur ?</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>LA PLACE DE LA GUERRE DANS L'ÉVOLUTION</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Bien que je plaide constamment pour que l'arbitrage soit substitué à la guerre et la Justice à la Force, aussi bien en ce qui concerne les nations qu'en ce qui concerne les individus, je maintiens pourtant que la guerre a sa place dans l'évolution de l'Humanité et que l'Humanité n'est pas encore suffisamment évoluée pour que la guerre disparaisse totalement (45).<br />Car l'Europe a complètement négligé la Loi de Fraternité, aussi bien dans ses organismes nationaux que dans ses relations avec l'extérieur. Elle a colonisé, conquis, tyrannisé ; elle s'est crue l'élue de Dieu et a cru aussi que Dieu lui donnait en pâture tout le reste de Son monde. Il a été permis à certains individus, dans les pays d'Europe, de réaliser une richesse extravagante [54] tandis que les masses populaires stagnaient dans une pauvreté sordide ; les classes laborieuses ne participaient ni au confort, ni à la beauté, ni à la splendeur qu'elles créaient et, comme dans l'Inde, les grands méprisaient les petits. L'Europe a vécu, à l'extérieur et à l'intérieur de ses frontières, comme si la Loi de Fraternité n'existait pas, comme si ses pauvres pouvaient être éternellement exploités et comme si les races de couleur étaient destinées à être ses proies. Pour ces raisons, les larmes des faibles et les souffrances des opprimés se sont rejointes pour former un puissant courant souterrain qui a miné les trônes européens. La civilisation européenne chancèle. Le résultat de la négation de Dieu dans la négation de la Fraternité et dans la misère qui accompagne l'injustice triomphante est visible aujourd'hui aux yeux de tous (49).<br />… Les dieux supérieurs ont envoyé aux hommes la Grande Guerre pour secouer jusqu'en ses fondations la civilisation occidentale, pour détruire le matérialisme, pour prouver que les nations ont besoin, pour perdurer, de conceptions spirituelles, pour établir la suprématie du Droit et de l'Honneur sur la Tyrannie, la Force et la violation de la Foi publique ; ils l'ont envoyée pour que l'Occident, par les exemples de l'Inde et du Japon, apprenne à<br />connaitre l'Orient et pour démontrer à l'Empire britannique et au monde la valeur du courage indien, la noblesse indienne, la conscience impériale indienne. Car l'éveil de la conscience de l'Inde en tant que nation a amené automatiquement l'éveil de sa conscience en tant que partie d'un Empire fédéré et le sens de sa responsabilité en tant que telle (47).<br />L'une des raisons d'être de cette guerre était la nécessité de faire reconnaitre la valeur de l'Inde sur [55] la scène du monde et de permettre à l'Empire de se rendre compte de ce qu'est l'Inde. La guerre ne l'a pas changée, elle n'a fait que la révéler au monde. Là est une des raisons de cette guerre.<br />Je crois que la tourmente et les batailles de l'époque actuelle ne sont rien d'autre que les secousses destinées à jeter bas les édifices trop vieux et devenus inutilisables, afin que sur le terrain ainsi déblayé d'autres, plus nobles, plus perfectionnés, puissent être construits (31).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>LE SACRIFICE DES GUERRIERS</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Certaines guerres ont eu pour mobiles des objectifs temporaires : il en est qui ont été livrées pour la conquête d'un morceau de territoire, pour l'affaiblissement d'un rival, pour un accroissement de puissance ; des raisons d'ambition, d'avidité, de jalousie sont aussi intervenues. Dans ce genre de guerre, les vies humaines sont gaspillées pour rien, bien que les hommes qui en souffrent et qui en meurent trouvent dans leur propre angoisse la source d'une force accrue et d'un caractère ennobli, ce qui est la pleine récompense des maux endurés. Ils reviennent, chargés du butin de la guerre, vers de nouvelles avenues ascendantes de la vie, et cela est bien. Ce que ces guerres ont de mauvais, c'est leur origine, quand bien même l'alchimie divine peut transmuter le vil métal en or fin.<br />Mais la guerre actuelle n'est pas de celles-là. De puissants principes s'y livrent combat pour obtenir la maitrise. Les idées sont engagées dans une lutte à mort de l'issue de laquelle dépend l'orientation future – ascendante ou descendante – de notre civilisation. Deux conceptions de l'empire mondial se mesurent sur les [56] plateaux de la balance de l'avenir. C'est pourquoi cette guerre est d'un niveau supérieur à celui de toutes les autres que la brève histoire d'Occident a connues jusqu'à présent. Elle est le dernier en date des pivots autour desquels, successivement, l'avenir immédiat du monde a tourné. Mourir en combattant pour le Droit est le sort le plus heureux qui puisse attendre l'homme jeune dans la joie de sa virilité<br />naissante, l'homme adulte dans la fierté de sa force, l'homme mûr dans la sagesse de sa maturité et – aussi –, le vieillard dans la plénitude de son chef blanchi. Être blessé dans cette guerre, c'est se trouver enrôlé parmi les guerriers de l'Humanité, c'est avoir senti la caresse du couteau du sacrifice, c'est porter en son corps mortel les cicatrices glorieuses de la lutte immortelle (48).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>IDÉAUX OPPOSÉS</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Deux idéaux d'empire mondial s'offrent à nous. Aucun des deux n'est encore réalisé ; ils n'en sont encore qu'au stade préparatoire. Mais tout homme qui pense et réfléchit a le devoir d'en examiner les traits essentiels, de faire son choix et, ensuite, de travailler sans relâche pour la réalisation de celui qu'il aura adopté. L'un de ces idéaux est d'édifier un avenir heureux ; l'autre est de faire revivre un passé que l'on croyait mort. L'un demande une même justice pour les forts et pour les faibles et la sécurité pour tous. L'autre déclare que le monde appartient aux forts et que les faibles doivent périr. L'un proclame que l'Humanité est au-dessus de la Nation et que la Nation doit être subordonnée au bien supérieur de la race. L'autre soutient la suprématie de la Nation et dit qu'elle ne doit lutter que pour elle-même sans prendre rien d'autre [57] en considération. L'un voit dans l'établissement de la Loi internationale l'acceptation par tous des principes du droit et l'incarnation la plus élevée de l'opinion publique qu'ait connue notre ère – toujours plus élevée au fur et à mesure de l'évolution de l'Humanité, – et cherche à faire du Concert des Nations son corps législatif ; l'autre prétend que la puissance d'une nation fait loi et n'admet, comme arbitrage, que la guerre. L'un de ces idéaux est humain et cherche le progrès dans la collaboration de tous dans la paix, dans la protection des faibles par les forts. L'autre est bestial ; il cherche à progresser par le combat, comme les animaux sauvages de la jungle ; il écrase les faibles, dont il estime la vie inutile.<br />Le premier de ces idéaux est celui de l'Empire britannique, qui commence actuellement à se recréer sous la forme d'un groupe de nations à gouvernements autonomes libres et fédérées sous l'égide de la Fraternité et de la Justice. Les relations qu'il entretient avec les peuples primitifs ou arriérés : Kafirs, Hottentots, Négroïdes, sont d'une nature protectrice et éducatrice et ne tendent pas à les exploiter. Tel est l'idéal que précise la littérature britannique et c'est celui vers lequel se dirige l'Empire britannique. C'est l'acceptation de cette tendance (ceci n'est pas encore<br />d'actualité) qui a permis cet immense ralliement à l'Empire qui a étonné le monde et a faussé tous les calculs allemands. L'Empire mondial sera basé sur la Justice et s'exprimera par la Paix. Il favorisera le développement national et les liens qui uniront les peuples seront ceux de l'amour, de la vérité, de l'équité et, pour lui, la diversité dans les stades de croissance représentera une évolution organique supérieure à celle que révèle l'uniformité.<br />L'autre idéal conçoit une nation régnant sur le [58] monde entier et dont le seul maitre est le Seigneur de la guerre… Il est basé sur la Force et s'exprime par la guerre ; il réduit en poussière sous ses pieds les peuples assujettis et s'impose à tous les autres… Tel est l'idéal allemand de l'empire mondial : conquêtes, esclavage et meurtres en masse. L'Allemagne veut des colonies pour son excédent de population et les indigènes sont pour elle des êtres superflus.<br />C'est entre ces deux idéaux que le monde doit choisir : Liberté, Justice, Paix, si l'idéal britannique triomphe ; esclavage, oppression, guerre, si l'Allemagne réussit à imposer au monde son hégémonie (49).<br />C'est ainsi que de grands changements se produisent dans le tumulte et le fracas confus des armées en guerre et sous le fouet de la souffrance, puisque les hommes n'ont pas voulu écouter la voix claire de la raison et de l'amour. Comme l'a vu Matthew Arnold, il existe une puissance en cours d'évolution "qui se dirige vers la Droiture" et qui brise toutes les civilisations qui ignorent la loi de la Fraternité. Il est tout aussi impossible pour des nations de créer une société durable sans tenir compte de la loi de Fraternité que pour un homme de construire une maison équilibrée sans tenir compte de la loi de gravitation. Cette Puissance qui va vers la Droiture ne permet pas qu'une société puisse vivre, qui laisse ses pauvres croupir dans d'immondes taudis tandis que ses riches se prélassent dans de somptueux palais. L'heure de la transformation est venue… Le monde ne va pas à la dérive ; un pilote, la main à la barre, le mène vers une destination prévue. "Le mécanisme de la civilisation" a été nettoyé bien des fois lorsque la rouille l'envahissait et que des fissures internes en menaçaient la stabilité extérieure. Les civilisations périssent mais l'Homme reste et le lit de mort [59] d'une civilisation devient le berceau de la suivante.<br />C'est ainsi que la vieille civilisation agonise, dans le fracas des trompettes de bataille, dans le grondement des charges et celui de l'artillerie, dans le piétinement de la cavalerie et parmi les monceaux de morts et de<br />blessés. Eh bien, qu'elle meure ! Car, en silence, dans les maisons, les écoles, les collèges, les enfants grandissent, garçons et filles, dont la sagesse sera le fruit de nos erreurs, dont les succès naitront de nos échecs, dont les joies seront les fleurs écloses de la racine de nos maux. C'est à nous de semer dans le chagrin ce qu'ils récolteront dans la joie et c'est avec les pierres extraites par nous qu'ils édifieront les foyers futurs où s'abritera l'Humanité (49).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>LA GUERRE, MESSAGÈRE DE LA NOUVELLE CIVILISATION</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Nous ne voyons pas les guerres sous l'angle qu'il faudrait. Nous les croyons dues au fait qu'une nation convoite le territoire d'une autre nation ou qu'elle désire la dominer. Nous devrions voir, au-delà des dirigeants extérieurs, les Dirigeants intérieurs du monde, les Maitres, qui comparent entre eux les évènements du monde afin que rien de ce qui est précieux ne soit perdu et que tous les gains soient conservés. Et, graduellement, l'Orient et l'Occident, le Nord et le Sud contribueront chacun pour sa part à la création de l'Humanité parfaite des temps encore à venir ; ils constitueront cette puissante Fédération du Monde dont la pauvre Société des Nations est un commencement sur le plan de l'idéal, mais qui se réalisera dans le monde des hommes et deviendra la Grande Paix sur laquelle descendra la bénédiction de l'Être Suprême (14). [60]<br />Pour nous, Théosophes, la guerre n'est qu'un évènement inévitable, précurseur d'un grand changement dans la civilisation ; le spasme d'agonie d'une civilisation basée sur le conflit et les rivalités et dont la guerre est l'incarnation suprême. En même temps que le spasme d'enfantement d'une civilisation nouvelle basée sur la paix, sur la collaboration de tous et dont l'idée maitresse sera la Fraternité. La vieille civilisation sombre dans le sang, comme il lui convient : n'était-elle pas basée sur l'oppression des faibles par les forts, sur l'exploitation des races de couleur par les blancs ? Ses fondations n'ont-elles pas été rongées par les vagues de la pauvreté, de la misère, de la famine et tous les pays civilisés n'ont-ils pas eu leurs classes submergées ? Des civilisations plus anciennes ont péri parce qu'elles reniaient pratiquement la loi de Fraternité et il en est de même à présent. Mais nous pouvons apercevoir au loin un horizon plus clair. Le soleil couchant d'une civilisation agonisante teinte de rouge le ciel d'Occident ; l'aube d'un Jour Nouveau commence à teinter de rouge le ciel d'Orient (51).<br />Pour nous, une guerre entreprise pour la défense des faibles, pour la sauvegarde de l'honneur et de la parole donnée contre une nation qui foulé aux pieds la moralité publique, est une guerre juste et mourir dans cette guerre, c'est bien mourir (42).<br />Cette tragédie mondiale présente un profond intérêt pour tous ceux qui y voient une préparation nécessaire, un déblayage du terrain pour l'avènement de l'Instructeur du Monde et de la nouvelle civilisation. L'idée se fait jour de bien des côtés déjà que cette guerre sera l'introductrice d'une paix stable et que les États d'Europe devront désigner un Conseil dans lequel chaque nation sera représentée. Ce Conseil exercera un pouvoir suprême devant lequel tous les pays [61] devront s'incliner. La terrible leçon qui nous est actuellement enseignée : l'étendue des souffrances, la dévastation par le fer et par le feu, l'appauvrissement dû au dérèglement du commerce, la tension générale, les faillites, – en vérité, il semble que ceux qui trouvent sur le champ de bataille une mort rapide sont les plus favorisés par le sort. Mais le monde sortira de cette épreuve pour entrer dans le règne de la paix, de la Fraternité, de la collaboration. Et il oubliera dans la joie de l'aube, les ténèbres et les terreurs de la nuit (52).<br />Quelle est la leçon qui se dégage pour l'Humanité de ce tourbillon d'horreur et de mort ? Cette leçon est celle-ci : l'intelligence non illuminée par l'amour ne peut conduire notre race qu'à l'anéantissement. Il y a bien des années, un Maitre a averti le monde moderne que la connaissance avait éliminé la conscience et n'était plus régie par la morale. Ces yeux clairvoyants, sages et compatissants ne voyaient rien d'admirable dans le fait que la connaissance fût mise au service de la compétition, qu'elle ne servît que de stimulant cérébral et laissât le coeur sans nourriture. Car le bonheur et le malheur humains résident dans l'utilisation juste ou fausse des émotions et l'intelligence peut aussi bien travailler à répandre le malheur qu'à répandre la joie. La Connaissance et l'Amour devraient avancer la main dans la main sur le chemin de l'Évolution. La Connaissance sans l'Amour est un navire sans boussole et, d'autre part, l'Amour sans la Connaissance peut devenir un torrent destructeur au lieu de rester un cours d'eau fertilisant. C'est pourquoi la Sagesse, qui est fusion de l'Amour et de la Connaissance, est le plus haut accomplissement de l'homme qui se tient sur le seuil de l'Immortalité (53). [62]<br />Je crois que la guerre disparaitra et que, l'ayant dépassée, nous croitrons au-delà d'elle. Mais alors que je pense qu'une Loi internationale pourra éviter les conflits entre nations, je crois aussi que ces derniers, lorsqu'ils sont<br />livrés pour des fins supérieures, sont une des voies choisies par Dieu pour développer plus rapidement l'Esprit dont Il a besoin pour Son service et pour édifier une civilisation plus glorieuse, basée sur un idéal plus noble (89).<br />De même que le chimiste mélange des ingrédients divers, Dieu, au moyen de la guerre, de l'invasion, de la révolution, fait fusionner des hommes de types différents en un seul et même peuple que cette fusion ne rend que plus riche. Chaque conflit laisse un apport derrière lui et il en sort, en définitive, un bien. Nous sommes ainsi amenés à comprendre que Dieu est dans la guerre aussi bien que dans la paix et que c'est par ces voies diverses qu'Il conduit l'Homme vers la perfection humaine (54).<br />Les dieux utilisent pour leurs fins aussi bien les vices de l'homme que ses vertus, aussi bien leurs passions mauvaises que leurs aspirations désintéressées. Que ceux qui sont sages collaborent à ce plan selon les voies les plus sages et qu'ils admirent la sagesse profonde et divine qui sait tirer, même des mauvais éléments, d'excellents résultats (88).</p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 24pt;"><strong>LES BASES DU MONDE NOUVEAU</strong></span></p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"><span style="font-size: 18pt;"><strong>4 - LES BUTS SUPÉRIEURS DE LA GUERRE</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />4. D'éminentes personnalités considèrent ces deux guerres mondiales comme les avant-coureurs d'une nouvelle civilisation et d'une paix établie. Est-il donc vrai que la guerre, malgré les dévastations qu'elle cause et le sang qu'elle fait répandre, a un but évolutif et qu'elle a placé dans le Gouvernement intérieur ?</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>LA PLACE DE LA GUERRE DANS L'ÉVOLUTION</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Bien que je plaide constamment pour que l'arbitrage soit substitué à la guerre et la Justice à la Force, aussi bien en ce qui concerne les nations qu'en ce qui concerne les individus, je maintiens pourtant que la guerre a sa place dans l'évolution de l'Humanité et que l'Humanité n'est pas encore suffisamment évoluée pour que la guerre disparaisse totalement (45).<br />Car l'Europe a complètement négligé la Loi de Fraternité, aussi bien dans ses organismes nationaux que dans ses relations avec l'extérieur. Elle a colonisé, conquis, tyrannisé ; elle s'est crue l'élue de Dieu et a cru aussi que Dieu lui donnait en pâture tout le reste de Son monde. Il a été permis à certains individus, dans les pays d'Europe, de réaliser une richesse extravagante [54] tandis que les masses populaires stagnaient dans une pauvreté sordide ; les classes laborieuses ne participaient ni au confort, ni à la beauté, ni à la splendeur qu'elles créaient et, comme dans l'Inde, les grands méprisaient les petits. L'Europe a vécu, à l'extérieur et à l'intérieur de ses frontières, comme si la Loi de Fraternité n'existait pas, comme si ses pauvres pouvaient être éternellement exploités et comme si les races de couleur étaient destinées à être ses proies. Pour ces raisons, les larmes des faibles et les souffrances des opprimés se sont rejointes pour former un puissant courant souterrain qui a miné les trônes européens. La civilisation européenne chancèle. Le résultat de la négation de Dieu dans la négation de la Fraternité et dans la misère qui accompagne l'injustice triomphante est visible aujourd'hui aux yeux de tous (49).<br />… Les dieux supérieurs ont envoyé aux hommes la Grande Guerre pour secouer jusqu'en ses fondations la civilisation occidentale, pour détruire le matérialisme, pour prouver que les nations ont besoin, pour perdurer, de conceptions spirituelles, pour établir la suprématie du Droit et de l'Honneur sur la Tyrannie, la Force et la violation de la Foi publique ; ils l'ont envoyée pour que l'Occident, par les exemples de l'Inde et du Japon, apprenne à<br />connaitre l'Orient et pour démontrer à l'Empire britannique et au monde la valeur du courage indien, la noblesse indienne, la conscience impériale indienne. Car l'éveil de la conscience de l'Inde en tant que nation a amené automatiquement l'éveil de sa conscience en tant que partie d'un Empire fédéré et le sens de sa responsabilité en tant que telle (47).<br />L'une des raisons d'être de cette guerre était la nécessité de faire reconnaitre la valeur de l'Inde sur [55] la scène du monde et de permettre à l'Empire de se rendre compte de ce qu'est l'Inde. La guerre ne l'a pas changée, elle n'a fait que la révéler au monde. Là est une des raisons de cette guerre.<br />Je crois que la tourmente et les batailles de l'époque actuelle ne sont rien d'autre que les secousses destinées à jeter bas les édifices trop vieux et devenus inutilisables, afin que sur le terrain ainsi déblayé d'autres, plus nobles, plus perfectionnés, puissent être construits (31).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>LE SACRIFICE DES GUERRIERS</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Certaines guerres ont eu pour mobiles des objectifs temporaires : il en est qui ont été livrées pour la conquête d'un morceau de territoire, pour l'affaiblissement d'un rival, pour un accroissement de puissance ; des raisons d'ambition, d'avidité, de jalousie sont aussi intervenues. Dans ce genre de guerre, les vies humaines sont gaspillées pour rien, bien que les hommes qui en souffrent et qui en meurent trouvent dans leur propre angoisse la source d'une force accrue et d'un caractère ennobli, ce qui est la pleine récompense des maux endurés. Ils reviennent, chargés du butin de la guerre, vers de nouvelles avenues ascendantes de la vie, et cela est bien. Ce que ces guerres ont de mauvais, c'est leur origine, quand bien même l'alchimie divine peut transmuter le vil métal en or fin.<br />Mais la guerre actuelle n'est pas de celles-là. De puissants principes s'y livrent combat pour obtenir la maitrise. Les idées sont engagées dans une lutte à mort de l'issue de laquelle dépend l'orientation future – ascendante ou descendante – de notre civilisation. Deux conceptions de l'empire mondial se mesurent sur les [56] plateaux de la balance de l'avenir. C'est pourquoi cette guerre est d'un niveau supérieur à celui de toutes les autres que la brève histoire d'Occident a connues jusqu'à présent. Elle est le dernier en date des pivots autour desquels, successivement, l'avenir immédiat du monde a tourné. Mourir en combattant pour le Droit est le sort le plus heureux qui puisse attendre l'homme jeune dans la joie de sa virilité<br />naissante, l'homme adulte dans la fierté de sa force, l'homme mûr dans la sagesse de sa maturité et – aussi –, le vieillard dans la plénitude de son chef blanchi. Être blessé dans cette guerre, c'est se trouver enrôlé parmi les guerriers de l'Humanité, c'est avoir senti la caresse du couteau du sacrifice, c'est porter en son corps mortel les cicatrices glorieuses de la lutte immortelle (48).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>IDÉAUX OPPOSÉS</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Deux idéaux d'empire mondial s'offrent à nous. Aucun des deux n'est encore réalisé ; ils n'en sont encore qu'au stade préparatoire. Mais tout homme qui pense et réfléchit a le devoir d'en examiner les traits essentiels, de faire son choix et, ensuite, de travailler sans relâche pour la réalisation de celui qu'il aura adopté. L'un de ces idéaux est d'édifier un avenir heureux ; l'autre est de faire revivre un passé que l'on croyait mort. L'un demande une même justice pour les forts et pour les faibles et la sécurité pour tous. L'autre déclare que le monde appartient aux forts et que les faibles doivent périr. L'un proclame que l'Humanité est au-dessus de la Nation et que la Nation doit être subordonnée au bien supérieur de la race. L'autre soutient la suprématie de la Nation et dit qu'elle ne doit lutter que pour elle-même sans prendre rien d'autre [57] en considération. L'un voit dans l'établissement de la Loi internationale l'acceptation par tous des principes du droit et l'incarnation la plus élevée de l'opinion publique qu'ait connue notre ère – toujours plus élevée au fur et à mesure de l'évolution de l'Humanité, – et cherche à faire du Concert des Nations son corps législatif ; l'autre prétend que la puissance d'une nation fait loi et n'admet, comme arbitrage, que la guerre. L'un de ces idéaux est humain et cherche le progrès dans la collaboration de tous dans la paix, dans la protection des faibles par les forts. L'autre est bestial ; il cherche à progresser par le combat, comme les animaux sauvages de la jungle ; il écrase les faibles, dont il estime la vie inutile.<br />Le premier de ces idéaux est celui de l'Empire britannique, qui commence actuellement à se recréer sous la forme d'un groupe de nations à gouvernements autonomes libres et fédérées sous l'égide de la Fraternité et de la Justice. Les relations qu'il entretient avec les peuples primitifs ou arriérés : Kafirs, Hottentots, Négroïdes, sont d'une nature protectrice et éducatrice et ne tendent pas à les exploiter. Tel est l'idéal que précise la littérature britannique et c'est celui vers lequel se dirige l'Empire britannique. C'est l'acceptation de cette tendance (ceci n'est pas encore<br />d'actualité) qui a permis cet immense ralliement à l'Empire qui a étonné le monde et a faussé tous les calculs allemands. L'Empire mondial sera basé sur la Justice et s'exprimera par la Paix. Il favorisera le développement national et les liens qui uniront les peuples seront ceux de l'amour, de la vérité, de l'équité et, pour lui, la diversité dans les stades de croissance représentera une évolution organique supérieure à celle que révèle l'uniformité.<br />L'autre idéal conçoit une nation régnant sur le [58] monde entier et dont le seul maitre est le Seigneur de la guerre… Il est basé sur la Force et s'exprime par la guerre ; il réduit en poussière sous ses pieds les peuples assujettis et s'impose à tous les autres… Tel est l'idéal allemand de l'empire mondial : conquêtes, esclavage et meurtres en masse. L'Allemagne veut des colonies pour son excédent de population et les indigènes sont pour elle des êtres superflus.<br />C'est entre ces deux idéaux que le monde doit choisir : Liberté, Justice, Paix, si l'idéal britannique triomphe ; esclavage, oppression, guerre, si l'Allemagne réussit à imposer au monde son hégémonie (49).<br />C'est ainsi que de grands changements se produisent dans le tumulte et le fracas confus des armées en guerre et sous le fouet de la souffrance, puisque les hommes n'ont pas voulu écouter la voix claire de la raison et de l'amour. Comme l'a vu Matthew Arnold, il existe une puissance en cours d'évolution "qui se dirige vers la Droiture" et qui brise toutes les civilisations qui ignorent la loi de la Fraternité. Il est tout aussi impossible pour des nations de créer une société durable sans tenir compte de la loi de Fraternité que pour un homme de construire une maison équilibrée sans tenir compte de la loi de gravitation. Cette Puissance qui va vers la Droiture ne permet pas qu'une société puisse vivre, qui laisse ses pauvres croupir dans d'immondes taudis tandis que ses riches se prélassent dans de somptueux palais. L'heure de la transformation est venue… Le monde ne va pas à la dérive ; un pilote, la main à la barre, le mène vers une destination prévue. "Le mécanisme de la civilisation" a été nettoyé bien des fois lorsque la rouille l'envahissait et que des fissures internes en menaçaient la stabilité extérieure. Les civilisations périssent mais l'Homme reste et le lit de mort [59] d'une civilisation devient le berceau de la suivante.<br />C'est ainsi que la vieille civilisation agonise, dans le fracas des trompettes de bataille, dans le grondement des charges et celui de l'artillerie, dans le piétinement de la cavalerie et parmi les monceaux de morts et de<br />blessés. Eh bien, qu'elle meure ! Car, en silence, dans les maisons, les écoles, les collèges, les enfants grandissent, garçons et filles, dont la sagesse sera le fruit de nos erreurs, dont les succès naitront de nos échecs, dont les joies seront les fleurs écloses de la racine de nos maux. C'est à nous de semer dans le chagrin ce qu'ils récolteront dans la joie et c'est avec les pierres extraites par nous qu'ils édifieront les foyers futurs où s'abritera l'Humanité (49).</p> <p style="text-align: center;"><br /><span style="font-size: 18pt;"><strong>LA GUERRE, MESSAGÈRE DE LA NOUVELLE CIVILISATION</strong></span></p> <p style="text-align: center;"><br />Nous ne voyons pas les guerres sous l'angle qu'il faudrait. Nous les croyons dues au fait qu'une nation convoite le territoire d'une autre nation ou qu'elle désire la dominer. Nous devrions voir, au-delà des dirigeants extérieurs, les Dirigeants intérieurs du monde, les Maitres, qui comparent entre eux les évènements du monde afin que rien de ce qui est précieux ne soit perdu et que tous les gains soient conservés. Et, graduellement, l'Orient et l'Occident, le Nord et le Sud contribueront chacun pour sa part à la création de l'Humanité parfaite des temps encore à venir ; ils constitueront cette puissante Fédération du Monde dont la pauvre Société des Nations est un commencement sur le plan de l'idéal, mais qui se réalisera dans le monde des hommes et deviendra la Grande Paix sur laquelle descendra la bénédiction de l'Être Suprême (14). [60]<br />Pour nous, Théosophes, la guerre n'est qu'un évènement inévitable, précurseur d'un grand changement dans la civilisation ; le spasme d'agonie d'une civilisation basée sur le conflit et les rivalités et dont la guerre est l'incarnation suprême. En même temps que le spasme d'enfantement d'une civilisation nouvelle basée sur la paix, sur la collaboration de tous et dont l'idée maitresse sera la Fraternité. La vieille civilisation sombre dans le sang, comme il lui convient : n'était-elle pas basée sur l'oppression des faibles par les forts, sur l'exploitation des races de couleur par les blancs ? Ses fondations n'ont-elles pas été rongées par les vagues de la pauvreté, de la misère, de la famine et tous les pays civilisés n'ont-ils pas eu leurs classes submergées ? Des civilisations plus anciennes ont péri parce qu'elles reniaient pratiquement la loi de Fraternité et il en est de même à présent. Mais nous pouvons apercevoir au loin un horizon plus clair. Le soleil couchant d'une civilisation agonisante teinte de rouge le ciel d'Occident ; l'aube d'un Jour Nouveau commence à teinter de rouge le ciel d'Orient (51).<br />Pour nous, une guerre entreprise pour la défense des faibles, pour la sauvegarde de l'honneur et de la parole donnée contre une nation qui foulé aux pieds la moralité publique, est une guerre juste et mourir dans cette guerre, c'est bien mourir (42).<br />Cette tragédie mondiale présente un profond intérêt pour tous ceux qui y voient une préparation nécessaire, un déblayage du terrain pour l'avènement de l'Instructeur du Monde et de la nouvelle civilisation. L'idée se fait jour de bien des côtés déjà que cette guerre sera l'introductrice d'une paix stable et que les États d'Europe devront désigner un Conseil dans lequel chaque nation sera représentée. Ce Conseil exercera un pouvoir suprême devant lequel tous les pays [61] devront s'incliner. La terrible leçon qui nous est actuellement enseignée : l'étendue des souffrances, la dévastation par le fer et par le feu, l'appauvrissement dû au dérèglement du commerce, la tension générale, les faillites, – en vérité, il semble que ceux qui trouvent sur le champ de bataille une mort rapide sont les plus favorisés par le sort. Mais le monde sortira de cette épreuve pour entrer dans le règne de la paix, de la Fraternité, de la collaboration. Et il oubliera dans la joie de l'aube, les ténèbres et les terreurs de la nuit (52).<br />Quelle est la leçon qui se dégage pour l'Humanité de ce tourbillon d'horreur et de mort ? Cette leçon est celle-ci : l'intelligence non illuminée par l'amour ne peut conduire notre race qu'à l'anéantissement. Il y a bien des années, un Maitre a averti le monde moderne que la connaissance avait éliminé la conscience et n'était plus régie par la morale. Ces yeux clairvoyants, sages et compatissants ne voyaient rien d'admirable dans le fait que la connaissance fût mise au service de la compétition, qu'elle ne servît que de stimulant cérébral et laissât le coeur sans nourriture. Car le bonheur et le malheur humains résident dans l'utilisation juste ou fausse des émotions et l'intelligence peut aussi bien travailler à répandre le malheur qu'à répandre la joie. La Connaissance et l'Amour devraient avancer la main dans la main sur le chemin de l'Évolution. La Connaissance sans l'Amour est un navire sans boussole et, d'autre part, l'Amour sans la Connaissance peut devenir un torrent destructeur au lieu de rester un cours d'eau fertilisant. C'est pourquoi la Sagesse, qui est fusion de l'Amour et de la Connaissance, est le plus haut accomplissement de l'homme qui se tient sur le seuil de l'Immortalité (53). [62]<br />Je crois que la guerre disparaitra et que, l'ayant dépassée, nous croitrons au-delà d'elle. Mais alors que je pense qu'une Loi internationale pourra éviter les conflits entre nations, je crois aussi que ces derniers, lorsqu'ils sont<br />livrés pour des fins supérieures, sont une des voies choisies par Dieu pour développer plus rapidement l'Esprit dont Il a besoin pour Son service et pour édifier une civilisation plus glorieuse, basée sur un idéal plus noble (89).<br />De même que le chimiste mélange des ingrédients divers, Dieu, au moyen de la guerre, de l'invasion, de la révolution, fait fusionner des hommes de types différents en un seul et même peuple que cette fusion ne rend que plus riche. Chaque conflit laisse un apport derrière lui et il en sort, en définitive, un bien. Nous sommes ainsi amenés à comprendre que Dieu est dans la guerre aussi bien que dans la paix et que c'est par ces voies diverses qu'Il conduit l'Homme vers la perfection humaine (54).<br />Les dieux utilisent pour leurs fins aussi bien les vices de l'homme que ses vertus, aussi bien leurs passions mauvaises que leurs aspirations désintéressées. Que ceux qui sont sages collaborent à ce plan selon les voies les plus sages et qu'ils admirent la sagesse profonde et divine qui sait tirer, même des mauvais éléments, d'excellents résultats (88).</p>